En Italie, Meta supprime un groupe Facebook où des hommes partageaient des photos de femmes à leur insu

Alertée par des internautes, la militante féministe italienne Carolina Capria a dénoncé mardi sur son compte Instagram l'existence de ce groupe public, créé en 2019. Sa publication avait entraîné de très nombreux signalements à la plateforme.

Article rédigé par franceinfo
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"Si nous prenons connaissance de contenus incitant au viol ou prônant le viol, nous pourrons désactiver les groupes et les comptes qui le publient et transmettre cette information aux forces de l'ordre", a déclaré un porte-parole de Meta, le 20 août 2025. (JAAP ARRIENS / NURPHOTO / AFP)
"Si nous prenons connaissance de contenus incitant au viol ou prônant le viol, nous pourrons désactiver les groupes et les comptes qui le publient et transmettre cette information aux forces de l'ordre", a déclaré un porte-parole de Meta, le 20 août 2025. (JAAP ARRIENS / NURPHOTO / AFP)

Les clichés les montrent en sous-vêtements, à la plage, au supermarché ou encore en voiture. L'entreprise Meta a supprimé, mardi 19 août, le groupe Facebook public "Mia Moglie" ("Ma femme", en italien), qui comptait 32 000 membres, et dans lequel des centaines de photos volées de femmes, plus ou moins dénudées, étaient publiées, rapporte le Corriere della Sera.

Alertée par des internautes, une militante féministe italienne, Carolina Capria, a dénoncé mardi sur son compte Instagram l'existence de ce groupe public, créé en 2019. Sa publication avait entraîné de très nombreux signalements à la plateforme.

Une partie de la classe politique a également fait part de son émoi. "Nous trouvons l'existence de ces conversations misogynes déconcertantes et inacceptables, car elles reflètent une culture de la possession et de l'oppression qui ignore le consentement des femmes", se sont ainsi émus les représentants du Parti démocrate (gauche), pendant une commission parlementaire Féminicide et violence, a souligné la chaîne italienne Sky TG24.

D'autres groupes similaires toujours actifs

"Nous interdisons tout contenu menaçant ou encourageant la violence sexuelle, les abus sexuels ou l'exploitation sexuelle sur nos plateformes. Si nous prenons connaissance de contenus incitant au viol ou prônant le viol, nous pourrons désactiver les groupes et les comptes qui le publient et transmettre cette information aux forces de l'ordre", a déclaré un porte-parole de Meta, cité mardi par le Corriere della Sera.

Néanmoins, plusieurs autres espaces au nom approchant existent toujours jeudi sur Facebook ou Telegram, et dans lesquels des photos continuent d'être échangées. Dans l'un d'eux, un sondage a été publié sur la propre durée de vie du groupe. "Le partage de contenus explicites non consentis est strictement interdit par les règles d'utilisation de Telegram et ces contenus sont supprimés dès qu’ils sont découverts", fait savoir la plateforme à franceinfo, assurant "retirer chaque jour des millions de contenus nuisibles, y compris du contenu à caractère sexuel".

Les pratiques des membres de ce groupe ne sont pas sans rappeler celles de Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de prison fin 2024 pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse par 50 hommes. C'est en l'arrêtant parce qu'il filmait sous les jupes de clientes de supermarché que des policiers avaient découvert dans l'ordinateur de l'homme les centaines de vidéos et photos documentant les viols qu'il avait orchestrés sur Gisèle Pelicot.

En France, partager ou relayer des contenus, images, vidéos ou propos à caractère sexuel peut être puni de deux ans d'emprisonnement et 60 000 euros d'amende, rappelle le ministère de l'Intérieur sur son site.

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