Présidentielle en Roumanie : accusés d'ingérence, les services secrets français nient "les allégations" du fondateur de Telegram

Dans une rare prise de parole publique, la DGSE a rejeté en bloc les propos de Pavel Durov, qui déclare sur les réseaux sociaux avoir reçu une demande pour "bannir les voix conservatrices" de la part du patron du renseignement extérieur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrepreneur russe Pavel Durov, fondateur de la messagerie Telegram, à la sortie du Tribunal judiciaire de Paris, le 6 décembre 2024. (THOMAS SAMSON / AFP)
L'entrepreneur russe Pavel Durov, fondateur de la messagerie Telegram, à la sortie du Tribunal judiciaire de Paris, le 6 décembre 2024. (THOMAS SAMSON / AFP)

La Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) a "réfuté avec vigueur", lundi 19 mai, les accusations de Pavel Durov, fondateur de la messagerie Telegram, selon lequel Paris aurait tenté de peser sur l'élection présidentielle en Roumanie. Les services secrets extérieurs français nient "les allégations selon lesquelles des demandes d'interdiction de comptes, en lien avec un quelconque processus électoral, auraient été formulées".

Cette déclaration, rarissime de la part de la DGSE, intervient après une série de messages envoyés dimanche sur X par l'entrepreneur russe de 40 ans, naturalisé français en 2021, qui avait été assigné à résidence en France dans le cadre d'une procédure sur l'éventuelle complicité entre Telegram et des réseaux criminels.

Pavel Durov a d'abord mis en cause "un gouvernement d'Europe de l'Ouest" qui aurait selon lui voulu "faire taire les voix conservatrices" en Roumanie. "Devinez lequel", ajoutait-il, avec pour indice un emoji en forme de baguette de pain. Utilisant le même réseau X, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé des "allégations totalement infondées".

Une élection sous tensions

Mais quelques heures plus tard, Pavel Durov est allé plus loin. "Au printemps, (...) Nicolas Lerner, chef des renseignements français, m'a demandé de bannir les voix conservatrices en Roumanie avant les élections, écrivait-il. J'ai refusé. Nous n'avons pas bloqué les manifestants en Russie, en Biélorussie ou en Iran. Nous ne commencerons pas à le faire en Europe."

Les Roumains votaient dimanche pour le second tour de la présidentielle, pour départager un nationaliste admirateur du président américain Donald Trump, qui souhaite mettre fin au soutien à l'Ukraine, George Simion, et un centriste pro-européen, Nicusor Dan. Ce dernier a recueilli 53,6% des suffrages contre son adversaire nationaliste au second tour.

Lors d'un premier scrutin, annulé par la Cour constitutionnelle roumaine, un candidat d'extrême droite quasi inconnu, Calin Georgescu, avait créé la surprise en novembre après une campagne massive sur TikTok entachée de soupçons d'ingérence russe.

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