"La France devient une des places mondiales du jeu vidéo" : ce qu'il faut savoir sur les mondiaux de Rocket League 2025, organisés à Lyon ce week-end

Quinze mille spectateurs sont attendus pour assister au tournoi d'e-sport qui mêle courses de voitures et football.

Article rédigé par Louis Deroo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Des tribunes remplies de spectateurs, lors du championnat du monde du jeu vidéo "Rocket League", en 2023. (THOMAS BANNEYER / DPA / AFP)
Des tribunes remplies de spectateurs, lors du championnat du monde du jeu vidéo "Rocket League", en 2023. (THOMAS BANNEYER / DPA / AFP)

Des voitures qui jouent au football : voilà comment résumer simplement le concept du jeu vidéo en ligne Rocket League, dont la finale du championnat du monde se déroule du 13 au 14 septembre, à Lyon, à la LDLC Arena. Un événement organisé pour la première fois en France. "Depuis les débuts du jeu, des joueurs français ont toujours fait partie des meilleurs du monde, mais la France n'a jamais eu l'occasion d'avoir une compétition chez elle. C'est un moment qu'on attendait depuis tellement longtemps !", témoigne Bruno 34 ans, spectateur assidu, présent sur place.

Et la "Rocket League World Championship" est d'ores et déjà une réussite. Toutes les places disponibles sont parties en l'espace de quelques heures, alors que des supporters d'Arabie saoudite ou d'Amérique du Nord sont venus sur place pour encourager leurs équipes. Près de 15 000 spectateurs sont attendus chaque jour sur place, rapporte l'AFP, pendant que des centaines de milliers de spectateurs visionneront la diffusion en direct des différents matchs. Une nouvelle étape pour la France, pour prouver sa capacité à accueillir des événements e-sport d'envergure.

Un jeu facile d'accès pour les spectateurs

Les voitures virevoltent, s'entrechoquent, chassent et frappent le ballon. Les joueurs, eux, doivent faire preuve de dextérité pour le faire entrer dans les cages. En l'espace d'une décennie, Rocket League est devenu l'une des scènes e-sport les plus actives. "Les finales rassemblent en moyenne plus de 350 000 spectateurs en ligne, avec un pic à 468 000 en 2023, même si ça reste tout de même moins important en termes de pratiquants et d'audience que des mastodontes comme League of Legends et Counter-Strike", explique Nicolas Besombes, sociologue et membre de la fédération France Esport. 

Ce qui fait le succès du jeu ? Un côté spectaculaire, et des mécaniques très accessibles pour n'importe quel spectateur. "C'est hyper intense et toujours plein de rebondissements jusqu'à la dernière seconde. A l'opposé d'un League of Legends, c'est simple à comprendre et à suivre", explique Franck, 35 ans, aficionado du jeu et membre d'un serveur Discord consacré à son actualité.

Les équipes françaises au centre de l'attention

Comme dans toutes les scènes de l'e-sport, c'est l'éditeur et développeur du jeu, Psyonix, qui organise le circuit compétitif. Organisé en "Majors" (des phases de qualifications dans les grandes villes d'Europe ou des Etats-Unis) le tournoi se conclut chaque année par une grande finale diffusée en direct sur la plateforme Twitch. La dotation globale atteint cette fois 1,2 million de dollars pour les équipes sur le podium.

Deux types de tournoi ont lieu ce week-end. Pour la première fois, un affrontement en un contre un, entre le jeune Français Axel "Mawkzy" Timone et le Saoudien Hisham "Nwpo" Alqadi. Mais le cœur de la compétition reste les affrontements en équipe à trois contre trois, dans lesquels les Français ont des arguments à faire valoir. "Historiquement, on a des grosses équipes installées qui perdurent dans le temps, ce qui n'est pas le cas pour tous les jeux", précise Nicolas Besombes.

Karmine Corp, une des plus grosses organisations d'e-sport française, a remporté en mars dernier haut la main le tournoi de qualification ayant eu lieu à Birmingham, en Angleterre. Si elle était favorite, l'équipe portée par le streameur Kameto a connu un premier revers le 11 septembre, la forçant à jouer dans une poule de rattrapage pour espérer faire partie des huit équipes finalistes. Même situation pour les Français de la Team Vitality. Parmi les concurrents au titre de champion du monde figure la Team Falcons, financée par l'Arabie saoudite, qui a remporté le major de Raleigh, aux Etats-Unis, en juin dernier.

Une manière pour la France de rayonner dans l'univers de l'e-sport 

Dans le passé, la France a déjà accueilli plusieurs finales de compétitions d'e-sport, comme celle de League of Legends en 2019, ou Counter-Strike en 2023. La finale du jeu vidéo Valorant aura aussi lieu à Paris et Evry-Courcouronnes cette année. "C'est une sorte de soft power : accueillir des grandes compétitions, cela fait rayonner l'expertise française dans l'organisation d'événements, avec de belles images. Cela permet d'augmenter l'attractivité du pays pour de futurs événements. Tout en créant des retombées économiques et touristiques", résume Nicolas Besombes.

Pourquoi Lyon ? "Parce que l'éditeur de Rocket League sait qu'il y a une culture de l'e-sport locale, et que les Français vont remplir la salle et garantir les audiences." La LDLC Arena, conçue comme une arène de 16 000 places avec une zone centrale et de grands écrans, était parfaitement taillée pour accueillir la compétition d'un jeu de cette envergure. Les 6 et 7 septembre derniers, la salle a d'ailleurs été aussi choisie par Epic Games – qui possède aussi le studio à l'origine de Rocket League – pour l'organisation de la finale du championnat du monde du jeu vidéo Fortnite. "La France devient une des places mondiales du jeu vidéo", faisant désormais office de "puissance" dans l'e-sport, justifie Robbie Douek, PDG de Blast, principal organisateur des tournois e-sportifs, à l'AFP.

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