"Il n’y a aucune erreur" : l’intelligence artificielle s’immisce dans la protection des arbres

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Article rédigé par France 2 - A. Sylvain, C. Lepage, S. Pichavant, S. Loeb, D. Chevalier - Édité par l'agence 6Medias
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La Fête de la science 2025 s’est ouverte vendredi 3 octobre. Pour cette édition, l’intelligence artificielle et les questions qu’elle soulève sont mises à l’honneur. L’un de ses usages est dédié à la protection de la nature. L’IA est devenue essentielle dans la gestion de la crise environnementale en milieu urbain.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Une drôle de voiturette bardée de technologies qui sillonne les parcs de ville urbaine. Sa mission : scanner les 10 000 arbres de la ville grâce à l'intelligence artificielle. "Nous effectuons essentiellement des relevés à l'aide d'un scanner laser et d'une caméra panoramique pour acquérir des données. En fait, nous scannons l'ensemble de l'environnement", explique Illes Nemeth, opérateur pour "Greehill France".

Fini le recensement à pied qui pourrait prendre des années. En quelques jours, tous les arbres de la ville sont répertoriés. Ils sont dotés d'un jumeau numérique avec des dizaines de données sur leur état de santé : densité du feuillage, pourcentage de bois mort, etc. Pascal Gouvier, directeur des opérations de "Greehill France", analyse des données d'un arbre. "Est-ce que je vois des risques particuliers sur cet arbre-là ou pas ? Sa localisation, sa stabilité. Je peux aller voir des choses autour de sa santé, de sa vitalité. Je peux déjà prendre pas mal de décisions en tant que gestionnaire sur ces images que j'ai pu capturer", développe-t-il.

Des technologies utilisées dans les parcs marseillais

À Marseille (Bouches-du-Rhône), cet inventaire a eu lieu l'automne dernier et les données récoltées peuvent déjà servir aux équipes municipales. Direction le parc Borély. Un troène n'a pas l'air en forme. "Il y a une dizaine d'arbres qu'il s'agit de surveiller, dont celui auprès duquel nous sommes", indique le responsable d'études et projets de la mairie de Marseille, Brice Dacheux-Auziere. Cent pour cent de bois mort, il doit être abattu par sécurité pour les promeneurs. À l'heure du réchauffement climatique, il faut être sûr que l'arbre ne peut plus rendre de service.

"Avant, il y avait des arbres qui étaient jugés morts, mais qui ne l'étaient pas. Là, au moins, c'est décrit. Il y a des expertises qui sont venues en amont et, au moins, on reconnaît l'arbre. Il n'y a aucune erreur", assure Stefan Lallier, chef d'équipe au parc Borély.

Des adaptations nécessaires liées à la sécheresse

Et l'intelligence artificielle peut même sauver des arbres. Dans le parc de la Maison Blanche, il y a quelques mois, au pied d'un platane de 150 ans, la ville constate d'importantes fuites d'eau sur le lac. Elle entreprend des travaux d'étanchéité, mais prive l'arbre de l'eau dont il a besoin. Désormais, il bénéficie d'un arrosage supplémentaire de 200 litres d'eau par jour. Impossible à calculer sans cette nouvelle technologie et la mesure de sa transpiration. "Ça aurait été difficile parce qu'il aurait fallu une grosse investigation. Aujourd'hui, avec l'IA, ça peut nous dire exactement le litre d'eau à apporter pour lui permettre de vivre correctement", constate Bilal Sadou, responsable des arbres à la mairie de Marseille.

Mais avec les sécheresses à répétition, certains arbres ne seront bientôt plus adaptés à la région. Là encore, l'intelligence artificielle va permettre de miser sur d'autres essences moins consommatrices d'eau et de le vérifier dans le temps.

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