La mégafusée Starship d'Elon Musk réussit un nouveau vol test, mais n'efface pas toutes les inquiétudes

Après un premier succès en août, ce vol test permet à SpaceX de croire encore à son projet de se rendre sur Mars dès 2026, même si de nombreux observateurs s'inquiètent des retards pris par l'entreprise dans le développement du projet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La fusée Starship de SpaceX avant son lancement lors du 11e vol d'essai, le 13 octobre 2025, vue depuis South Padre Island, au Texas. (GABRIEL V. CARDENAS / AFP)
La fusée Starship de SpaceX avant son lancement lors du 11e vol d'essai, le 13 octobre 2025, vue depuis South Padre Island, au Texas. (GABRIEL V. CARDENAS / AFP)

L'entreprise d'Elon Musk se rapproche un peu des étoiles. La mégafusée Starship que construit SpaceX pour aller sur la Lune et Mars a mené, lundi 13 octobre, un nouveau vol test réussi, mais qui pourrait ne pas suffire à faire taire les critiques. Des experts s'inquiètent des retards pris dans son développement. Ce mastodonte métallique de plus de 120 m de hauts, soit l'équivalent d'un immeuble d'environ 40 étages, s'est élevé dans un épais nuage de fumée en début de soirée au Texas.

Après que les deux étages de la fusée se sont séparés dans les airs, SpaceX a mené avec succès plusieurs tests et manœuvres sur le propulseur et le vaisseau avant qu'ils ne finissent leur course dans les eaux comme convenu, sous les applaudissements nourris des ingénieurs assistants à une retransmission sur écrans géants. Ce onzième vol test, mené tout en maîtrise comme le précédent en août, permet à l'entreprise américaine d'aller de l'avant, après une série noire d'essais début 2025 marqués par des explosions en vol.

La peur d'être devancé par la Chine

Mais ce succès n'efface pas les inquiétudes croissantes concernant l'état d'avancement de la fusée, censée effectuer ses premiers vols vers Mars en 2026 et permettre le retour des Américains sur la Lune en 2027. Selon la récente analyse d'un panel d'experts indépendants, la version modifiée de Starship devant servir d'alunisseur pourrait avoir "des années" de retard, ce qui repousserait encore le calendrier du programme Artémis de la Nasa.

Cela fait ainsi courir le risque que les Etats-Unis ne soient devancés par la Chine, puissance rivale qui ambitionne aussi d'envoyer des hommes sur la Lune d'ici 2030. En l'état des choses, "il est très improbable que nous allions sur la Lune avant la Chine", a prévenu en septembre Jim Bridenstine, ancien patron de la Nasa, devant une commission sénatoriale, exhortant Washington à élaborer un plan B. L'enjeu est d'autant plus important que l'administration de Donald Trump évoque ouvertement une "nouvelle course à l'espace", cette fois face à la Chine, en écho à celle menée contre l'URSS pendant la Guerre froide.

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