Démissions en cascade, refus de répondre aux requêtes, piratage... Aux États-Unis, la contestation contre Elon Musk et ses méthodes s'étoffe

Le Doge, l'entité dirigée par Elon Musk, a déjà licencié plus de 20 000 employés d'agences gouvernementales depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants protestent contre les politiques initiées par Elon Musk depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, à Washington le 19 février 2025. (JIM WATSON / AFP)
Des manifestants protestent contre les politiques initiées par Elon Musk depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, à Washington le 19 février 2025. (JIM WATSON / AFP)

Les Américains se rebiffent alors qu'Elon Musk continue son offensive sur les administrations publiques aux États-Unis. Les licenciements se multiplient via le Doge, le département pour l'efficacité gouvernementale, dirigé par le milliardaire et chargé de tailler dans les dépenses d'État. Mais, ces derniers jours, la contestation contre Elon Musk, devenu très proche conseiller de Donald Trump, commence à se faire entendre dans l'administration américaine et au-delà.

Des démissions marquantes

Il y a notamment cette annonce frappante, mercredi 26 février : une vingtaine de fonctionnaires qui travaillent au sein du Doge, la fameuse commission dirigée par Elon Musk lui-même, ont présenté leur démission collective. Cela représente près d'un tiers des effectifs de l'entité. "Nous n'utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser l'appareil d'État", affirment-ils dans une lettre ouverte adressée à la Maison Blanche.

Des démissions, il y en a aussi eu parmi les hauts fonctionnaires des différentes administrations. La semaine dernière notamment, le chef de la branche alimentation de la puissante FDA, l'agence fédérale chargée de contrôler les médicaments et les denrées alimentaires, a claqué la porte. Jim Jones, en poste depuis plus de 30 ans, dénonce dans une lettre le licenciement de 89 salariés, qui représentaient, dit-il, "l'avenir de l'agence".

Le refus des fonctionnaires de justifier leur activité

Le week-end dernier, les services du Doge ont envoyé un e-mail aux agents publics, dans lequel ils leur donnaient 48 heures pour détailler leur travail dans la semaine écoulée. "L’absence de réponse sera considérée comme une démission", annonçait dans la foulée Elon Musk sur son réseau social X. En réalité, l'e-mail, consulté par l'AFP, ne comportait pas une telle menace. Le chef du Pentagone a publié un communiqué sur X dès le lendemain, recommandant à ses agents de ne pas répondre à l'e-mail. D'après les informations du New York Times, le FBI et le renseignement américain ont fait de même.

Le piratage spectaculaire d'une administration publique

Lundi, une vidéo de Donald Trump léchant les pieds d'Elon Musk a été projetée sur tous les écrans installés dans les locaux du HUD, le ministère chargé du Logement et de l'Urbanisme. Même s'il s'agit d'une vidéo générée par intelligence artificielle, le message est clair. Il est d'ailleurs inscrit en lettres majuscules par-dessus la vidéo : "Long live the real king" ("Longue vie au vrai roi"). 
Quelques jours auparavant, Donald Trump s'était lui-même désigné sur le réseau Truth social comme "le roi".

La résistance de la société civile

La colère commence également à monter au sein de la société civile, notamment à travers le mouvement 50501, appelé ainsi parce qu'il voulait organiser 50 manifestations dans 50 États américains en un jour, le 17 février dernier. Ces manifestations ont appelé à protester autant contre Donald Trump que contre son très proche conseiller Elon Musk. Sur la page Instagram du mouvement, on voit notamment une image du salut interprété comme nazi du milliardaire, suivi de la mention : "Expulsez ce dangereux migrant".

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