Gers : des soupçons de maltraitance dans un centre pour jeunes handicapés
Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux Personnes handicapées, a ordonné le placement sous tutelle d'un centre pour personnes lourdement handicapées.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2013/11/28/moussaron_1.jpg)
Plusieurs associations d'aide aux handicapés et le syndicat CGT de la santé du Gers alertaient depuis une semaine les pouvoirs publics. Mercredi 27 novembre, la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, a ordonné le placement immédiat sous administration par l'Etat d'un établissement privé pour enfants lourdement handicapés du département. En cause des "dysfonctionnements" au sein de l'institut médico-éducatif (IME) de Moussaron, rapporte France 3 Midi-Pyrénées.
Francetv info revient sur ce que l'on sait de cet établissement de Condom, qui accueille 80 enfants et jeunes adultes.
Que dénoncent les associations ?
L'Association des paralysés de France (APF), Autisme Gers, la CGT santé, un collectif de salariés et d'ex-salariés de l'IME de Condom, ainsi que des personnalités indépendantes, tous dénoncent des maltraitances. Des enfants lourdement handicapés et des salariés de cet institut privé sont en danger, assurent-ils, selon France 3.
"Des lits à barreaux en fer non capitonnés", "des enfants sur des seaux", "une enfant de 5 ans (...) lavée face à un adolescent de 17 ans" : une salariée interrogée sur place par BFMTV, dresse une liste inquiétante. La chaîne évoque, parmi les actes de maltraitances suspectés, "des enfants attachés sans le consentement des parents" et "enfermés parfois nus dans des box".
Jeudi 21, les organisations ont dénoncé des "pratiques d'un autre âge" et souligné un manque de "suivi médical spécialisé", ainsi que le recours à "la contention chimique" par l'administration de sédatifs aux enfants turbulents. Enfin, elles ont réclamé "qu'un administrateur provisoire soit nommé immédiatement et que lui soit confiée la mise en conformité de l'établissement", déplorant que la direction soit confiée à ses fondateurs, les docteurs Alain et Joëlle Doazon.
Que répond la direction du centre ?
Pour le chef de service de l'établissement, Philippe Lacroix, ces accusations, qu'il estime calomnieuses, traduisent "une cabale en interne, aux relents de lutte de classe, contre un propriétaire privé". "Si j'avais flairé à Moussaron la moindre notion de maltraitance, il y a bien longtemps que je serais parti", a assuré ce responsable, en poste depuis un an.
La direction a par ailleurs répondu dans un communiqué que l'Agence régionale de santé (ARS) avait, dans un récent rapport, "mis en évidence des éléments à améliorer, (...) les conditions d'hébergement sur certains bâtiments et l'accompagnement médico-social des résidents". Mais elle assure qu'elle s'est "attachée à mettre en œuvre ces axes d'amélioration" et que l'IME est "soutenu et appuyé en ce sens par une équipe médico-administrative de suivi de l'ARS". La direction a par ailleurs rappelé que deux anciennes éducatrices ont déjà été condamnées pour diffamation en 2002, en raison d'accusations similaires.
Des inspections de l'ARS se sont déroulées le 9 et 10 juillet. L'agence avait donné "jusqu'au 16 septembre pour remédier aux dysfonctionnements, puis jusqu'à mi-décembre pour se mettre plus largement en conformité", écrit Le Parisien. "L'IME a pris des mesures d'urgence. Mais la ministre a jugé la situation assez grave pour prendre sans attendre des mesures coercitives."
Quelle mesure a pris la ministre ?
Marie-Arlette Carlotti a "jugé qu'il était temps de prendre des mesures d'exception". Sans pour autant reprendre le terme de "maltraitance", elle note "que les dysfonctionnements perdurent et que la situation est encore très insatisfaisante".
Le ministère demande donc, "sans délai, à la directrice générale de l'Agence régionale de santé de mettre l'IME Moussaron sous administration provisoire". Elle va "confier à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) la mission de faire des préconisations de bonne gestion qui constitueront une feuille de route pour une équipe de direction renouvelée".
À regarder
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter