"C'est une grosse claque dans la tête" : faute de place, certains élèves sans affectation n'ont pas pu faire leur rentrée
Après avoir été éloignés de leur établissement pendant plusieurs mois à cause du coronavirus, des élèves se retrouvent en cette rentrée sans affectation, par manque de place. Une situation difficile à vivre pour les familles.
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"On n'a même pas reçu un mail nous stipulant qu'il n'était pas affecté pour l'instant, rien. Si on n'appelle pas, on n'a aucune information." Valérie et son fils sont aujourd'hui atterrés. La famille a emménagé à Paris, dans le courant de l'été. Les premières démarches ont été réalisées dès le mois de février, puis en juillet, Valérie inscrit Jalil, qui rentre en seconde, sur la plateforme dédiée. À la mi-août, on lui notifie que le dossier est complet, sauf que lundi, veille de la rentrée, Valérie n'a aucune nouvelle. Elle harcèle littéralement le rectorat pour que finalement, on lui réponde... Qu'ils n'ont pas d'affectation. "On tombe un peu de l'armoire, réagit la maman. On fait répéter, parce qu'on n'est pas sûrs d'avoir bien compris. Jalil a 15 ans, l'école est obligatoire, à aucun moment il n'a été question pour nous qu'il y ait ce genre de problème."
On est complètement démunis. Je n'ai aucun entregent, ni au ministère, ni à l'académie, ni nulle part, je suis juste quelqu'un de normal.
Valérieà franceinfo
Valérie ne sait pas à qui s'adresser. Une situation "incroyable", souffle-t-elle. Bien loin de se satisfaire de ces quelques jours de vacances supplémentaires, cette attente est aussi très mal vécue par Jalil. "C'est une grosse claque dans la tête, le choc, on essaie de trouver des solutions... Puis au final, on est impuissants, donc on ne fait rien, se résigne l'adolescent. J'arrive dans une ville inconnue, je ne connais personne donc pour moi l'école c'était le moment de rencontrer des gens, puis au final non. C'est beaucoup d'angoisse."
Ouvrir des classes supplémentaires
Ghislaine Morvan Dubois, vice-présidente de la fédération de parents FCPE, accompagne de nombreuses familles qui se retrouvent dans la même situation. Plus de 500 enfants n'ont pas d'affectation au sein de l'académie de Paris, selon les décomptes de la fédération, mais les autres académies franciliennes sont également concernées. Selon elle, certains jeunes prennent des anxiolytiques pour tenter de calmer ce stress. "Il leur faut une classe, et à partir de ce moment-là, il faut que l'Etat donne les moyens à l'académie de Paris de pouvoir ouvrir des classes pour que tous les élèves puissent aller à l'école, explique-t-elle. [Il faut] qu'ils ne soient pas traités comme des numéros mais comme des personnes qui actuellement sont en stress, en souffrance et se sentent rejetés par le système scolaire."
Ils ont déjà manqué la rentrée, ils ne peuvent pas attendre plus longtemps.
Ghislaine Morvan Dubois, vice-présidente de la FCPEà franceinfo
De son côté, le rectorat reconnaît un problème plus aigu, cette année, lié à la crise sanitaire, mais aussi au Brexit. Il assure toutefois que tout va rentrer dans l'ordre dans les prochains jours.
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