Usine Seveso mise en demeure pour des manquements en Seine-Maritime : "Les Dreal font ce qu'elles peuvent mais en fin de compte, il n'y a pas d'amende"

La préfecture de la Seine-Maritime a mis en demeure le site d'E&S Chimie à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, pour des manquements face au risque d'incendie industriel. Il y a trois semaines, la même mise en demeure avait été adressée à l'usine Lubrizol.

Article rédigé par franceinfo
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Des panneaux à l'extérieur de l'usine Lubrizol de Rouen, le 15 septembre 2020. (LOU BENOIST / AFP)
Des panneaux à l'extérieur de l'usine Lubrizol de Rouen, le 15 septembre 2020. (LOU BENOIST / AFP)

"Les Dreal font ce qu'elles peuvent, mais le problème c'est que lorsqu'elles découvrent qu'une usine n'a pas respecté ce qui lui était demandé, en fin de compte, il n'y a pas d'amende", affirme sur franceinfo Christophe Holleville, le secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol, alors que la préfecture de la Seine-Maritime a mis en demeure le site d'E&S Chimie à Saint-Pierre-lès-Elbeuf pour des manquements face au risque d'incendie industriel. Le site rouennais de Lubrizol a également été mis en demeure il y a trois semaines face à ce même risque, cinq ans et demi après le gigantesque incendie.  

"On a l'impression que près de six ans après, tout va bien dans les usines de la métropole de Rouen et plus largement dans toutes les usines Seveso françaises", a ironisé Christophe Holleville. "Mais on s'aperçoit qu'au final, on est loin du compte. La sécurité que l'on nous avait vendue haut et fort est encore loin d'être au rendez-vous. Demain, une catastrophe du même type que celle de Lubrizol peut très bien se reproduire en France".

Demande de vidéosurveillance

L'association a mis en place une carte des usines à risques avec un code couleur allant du vert au rouge, reprise par la métropole de Rouen. "Il était important à nos yeux que les riverains puissent savoir si leur voisin industriel est un bon voisin ou si celui-ci peut potentiellement les mettre en danger". L'Union des victimes de Lubrizol réclame également plus d'effectifs pour les Dreal (Directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) chargées de mener les contrôles sur les sites Seveso.

"C'est ce qui avait été annoncé à l'époque par Gérald Darmanin. Malheureusement, les chiffres seraient plutôt en dessous de ce qui était en place lors de la catastrophe de Lubrizol. On leur a aussi demandé de faire 50% de contrôles en plus, et c'est le cas pour la plupart des départements. Sauf que maintenant ces contrôles sont ciblés alors qu'avant on essayait de faire un grand contrôle général des installations".  Le secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol réclame également au Premier ministre et au ministre de la Transition écologique la mise en place obligatoire de vidéosurveillance dans les sites Seveso français : "Ça peut paraître complètement hallucinant, mais aujourd'hui ce n'est pas le cas"

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