Selon l'AP-HP, la maternité de Port-Royal ne manquait ni de lits,ni d'effectifs
L'Assistance publique-HĂŽpitaux de Paris affirme qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnements. Une deuxiĂšme femme a pourtant annoncĂ© son intention de porter plainte contre l'Ă©tablissement.Â
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2013/02/04/000_Par7464252.jpg)
AprĂšs l'Ă©motion, les questions. Une triple enquĂȘte, mĂ©dicale, administrative et judiciaire, est actuellement menĂ©e lundi 4 fĂ©vrier pour Ă©claircir les circonstances de la mort d'un bĂ©bĂ© mort in utero Ă la maternitĂ© de Port-Royal, jeudi 31 janvier. Le parquet de Paris a ouvert une enquĂȘte prĂ©liminaire et la ministre de la SantĂ©, Marisol Touraine, a de son cĂŽtĂ© appelĂ© Ă "une enquĂȘte exceptionnelle", administrative et mĂ©dicale, pour "faire toute la lumiĂšre" sur cette affaire, assurant qu'elle "veillerait" Ă ce que les parents puissent connaĂźtre la vĂ©ritĂ©.
En attendant les rĂ©sultats de l'autopsie de l'enfant, programmĂ©e ce mardi, la premiĂšre enquĂȘte rapide rĂ©alisĂ©e par l'AP-HP, dont Port-Royal est la maternitĂ©-phare, rĂ©vĂšle qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnements apparents. Francetv info revient sur ce drame et dĂ©taille les derniers Ă©lĂ©ments des enquĂȘtes en cours.Â
Ce que dit l'AP-HP
Selon l'Assitance Publique - HĂŽpitaux de Paris (AP-HP), les premiers Ă©lĂ©ments de l'enquĂȘte montrent que la prise en charge de la patiente n'a pas Ă©tĂ© jugĂ©e mĂ©dicalement nĂ©cessaire. Dans le communiquĂ© publiĂ© lundi 4 fĂ©vrier, il est Ă©galement prĂ©cisĂ© quer les effectifs soignants et les lits disponibles Ă©taient en nombre suffisant ce jeudi 31 janvier.Â
"Lâexamen de lâorganisation de la maternitĂ© de Port-Royal au cours de cette pĂ©riode permet de dire que les effectifs soignants, mĂ©dicaux et paramĂ©dicaux, Ă©taient au complet et que la disponibilitĂ© des lits et des salles permettait de recevoir les urgences",explique l'AP-HP. "Lâexamen mĂ©dical de cette patiente n'a pas conduit Ă la dĂ©cision de la prendre en charge en urgence", ajoute la direction du groupe hospitalier public parisien qui souligne avoir "diligentĂ© une enquĂȘte mĂ©dicale et administrative exceptionnelle afin dâapprofondir lâanalyse et de formuler les recommandations appropriĂ©es".
Ce que disent les parents
StĂ©phane et DĂ©borah avaient rendez-vous jeudi 31 janvier Ă 7 heures Ă la maternitĂ©, afin de dĂ©clencher l'accouchement. La grossesse de la jeune femme Ă©tait considĂ©rĂ©e "Ă risques" en raison d'une possibilitĂ© d'accouchement prĂ©coce. Lle col de l'utĂ©rus de DĂ©borah Ă©tait "diagnostiquĂ©" "dilatĂ©, modifiĂ© et favorable". L'absence de mobilitĂ© du fĆtus inquiĂšte les futurs parents.
A 7 heures, le couple est finalement priĂ© de se prĂ©senter Ă 11 heures, puis est redirigé dans l'aprĂšs-midi aux urgences de Port-Royal, oĂč une "sage femme dĂ©bordĂ©e" leur dit de "rentrer" chez eux, selon StĂ©phane.
AprÚs avoir demandé en vain une prise en charge dans une autre maternité parisienne, le couple finit par rentrer. Dans la nuit, Déborah sent que son bébé ne bouge plus et le couperet tombe aux urgences : l'enfant est mort in utero. L'accouchement est finalement déclenché vendredi à midi.
Ce que dit la maternité
"Le dĂ©clenchement Ă©tait bien prĂ©vu jeudi", confirme au Parisien Dominique Cabrol, gynĂ©cologue obstĂ©tricien et chef de la maternitĂ© Port-Royal, mais "on Ă©tait en saturation totale". Une enquĂȘte interne a Ă©tĂ© ouverte afin de "dĂ©terminer si on est passĂ© Ă cĂŽtĂ© de quelque chose". Dominique Cabrol affirme que lors du passage aux urgences, "le rythme [cardiaque du bĂ©bĂ©] était normal" et que "rien ne laissait prĂ©sager qu'il y avait un risque".
Une autopsie va ĂȘtre rĂ©alisĂ©e mais le mĂ©decin estime qu'"on peut penser que, si la jeune femme avait accouchĂ© comme prĂ©vu, le bĂ©bĂ© serait vivant". "Mes Ă©quipes sont choquĂ©es par le dĂ©cĂšs de ce bĂ©bĂ©", affirme-t-il, tout en dĂ©plorant le manque de moyens des structures de santĂ© en France et en reconnaissant que son "hĂŽpital tout neuf est plutĂŽt privilĂ©giĂ©".
Une deuxiÚme plainte bientÎt déposée
Depuis la révélation de ce drame, les témoignages affluent pour dénoncer les manquements de l'établissement parisien. L'avocate d'une jeune femme, dont le bébé était lui aussi mort in utero à la maternité de Port-Royal à Paris en 2011, a annoncé lundi le dépÎt "dans les jours qui viennent" d'une nouvelle plainte pour "homicide involontaire".
Cette jeune mĂšre, qui avait dĂ©jĂ connu un premier accouchement difficile en 2006, s'Ă©tait prĂ©sentĂ©e le 24 novembre 2011 Ă la maternitĂ©, le jour de son terme, pour confier "ses peurs" et demander qu'on "lui fasse une cĂ©sarienne". La sage-femme qui l'avait reçue l'aurait renvoyĂ©e chez elle, expliquant que le "col de l'utĂ©rus n'Ă©tait pas encore suffisamment dilatĂ©", a expliquĂ© Me Abdi, son avocate Ă LibĂ©ration. DĂšs "le lendemain, sentant des contractions, elle est revenue Ă l'hĂŽpital oĂč elle a Ă©tĂ© placĂ©e sous monitoring, afin de surveiller les battements de cĆur du bĂ©bĂ©", a ajoutĂ© l'avocate. C'est lors de cet examen que la jeune femme a rĂ©alisĂ© que le cĆur de son bĂ©bé "ralenti[ssait]" puis devenait "imperceptible". Un peu plus tard, une sage-femme a malheureusement constatĂ© qu'il n'y avait plus rien Ă faire, a indiquĂ© l'avocate. Tout comme les parents du bĂ©bĂ© mort in utero la semaine derniĂšre Ă la maternitĂ© de Port-Royal, elle impute le dĂ©cĂšs Ă la saturation de la maternitĂ© et pointe un service dĂ©passĂ© par les Ă©vĂšnements.
Caroline Sinz, Nabila Tabouri et les équipes de France 2 ont rencontré cette jeune femme, ainsi que deux autres ex-patientes de la maternité Port-Royal, qui pointent également des dysfonctionnements. L'une a préféré accoucher de ses jumeaux ailleurs, l'autre a dû se faire opérer en urgence dans un autre établissement d'un stérilet mal posé.
Â
Ă regarder
-
Tornade meurtriĂšre : scĂšnes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relĂąche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frĂšres Lebrun, du rĂȘve Ă la rĂ©alitĂ©
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison aprÚs avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade prĂšs de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une premiÚre
-
Normes : Ă quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
DécÚs d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtriÚre dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter