11 euros le pain de mie, 7 euros le paquet de mouchoirs... Un site compare les prix entre la Martinique et l'Hexagone
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Alors que des violences sévissent notamment à Fort-de-France pour dénoncer le coût de la vie en Martinique, Robeen Siméon, un Martiniquais de 28 ans, a lancé "Kiprix" pour comparer les prix sur l'île et en métropole.
Un paquet de pain de mie à 11 euros en Martinique, contre 1,45 euros dans l'Hexagone : "En Martinique, tu payes tes courses avec ton sang", en conclut un internaute. L'Etat a annoncé mercredi 16 octobre avoir signé un accord notamment avec les distributeurs pour baisser de "20% en moyenne" les prix de l'alimentaire en Martinique.
Cet accord, arraché à Fort-de-France au terme d'un septième volet de négociations et annoncé par le préfet de Martinique Jean-Christophe Bouvier, n'a toutefois pas été signé par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine de la mobilisation depuis le 1er septembre, qui a claqué la porte et appelé à "poursuivre le mouvement".
Concrètement, ce texte prévoit une baisse de 20% en moyenne des prix de l'alimentaire en Martinique pour quelque 6 000 produits "essentiels", "dont le lait, les pâtes et les haricots". Ces prix seront vérifiés "tous les six mois pour assurer la transparence", précise un communiqué. Reste que la situation sur l'île des Antilles en proie depuis plus d'un mois à une mobilisation contre la vie chère, la vie est plus que jamais chère. Preuve en est avec ces commentaires des réseaux sociaux qui affluent sous les captures écran d'un site internet largement partagé depuis le début des violences en Martinique. Derrière le site "Kiprix" se cache en réalité Robeen Siméon, 28 ans, un jeune développeur de sites internet installé dans le quartier Scoelcher, tout près de Fort-de-France, et qui a monté ce comparateur en moins de quatre semaines.
Des prix à Lamentin… contre des prix à Toulouse
"Kiprix" veut être un comparateur de prix en ligne qui affiche les prix pratiqués dans un magasin Leclerc de Martinique et les compare à ceux de magasins dans l'Hexagone.
11€ le pain de mie mddr en Martinique tu payes t’es courses avec ton sang c’est une dinguerie quand meme https://t.co/nr8Z0PvPVX
— BARBEU⭐️x3 (@BarbenoirTmg) September 18, 2024
Au total, plus de 8 000 produits sont référencés sur le site et "les prix sont totalement tirés des sites internet", assure Robeen. Concernant la méthodologie, les prix recensés correspondent pour la Martinique aux prix des produits vendus sur le site internet Leclerc Drive de Lamentin, les prix français sont eux issus des sites de Drive Leclerc situés à Toulouse et Montpellier, explique le développeur.
Informer, comparer et suivre l'évolution des prix
La démarche de celui qui se qualifie lui-même de "geek" est explicitée sur le site : "Les objectifs de Kiprix.com sont les suivants : fournir des informations fiables sur les prix des produits en Martinique, suivre l'évolution des prix de la grande distribution en Martinique, comparer les prix avec la France hexagonale."
"Chaque personne en Martinique est concernée par cette vie chère, et moi c'est ma façon d'apporter ma pierre à l'édifice."
Robeen Siméon, créateur de "Kiprix"à franceinfo
Contacté par franceinfo, Robeen précise que son site s'adresse donc à qui y trouve un intérêt, "que ce soient les politiques pour pouvoir appuyer leurs propos, les locaux pour pouvoir choisir où acheter les produits", développe-t-il. Ce jeune Martiniquais raconte qu'il est depuis quelque temps face à un cas de conscience. "Je suis quelqu'un qui voyage beaucoup et il y a un réel sujet sur le fait de savoir si j'ai envie de rester en Martinique avec une vie aussi chère, parce que c'est presque invivable. Pour les jeunes, c'est compliqué de pouvoir se créer du patrimoine, le coût de la vie est tellement cher", déplore-t-il.
En attendant, le site internet est "très bien accueilli", assure Robeen Siméon qui envisage de développer son comparateur. "Nous allons ajouter d'autres enseignes. Nous allons potentiellement aussi rajouter la Guadeloupe, La Réunion, la Guyane car on a des demandes tous les jours".
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