Marine Le Pen a porté plainte en diffamation contre Arnaud Montebourg
Agressé mardi soir à Paris, le député PS a estimé que l'incident témoignait "d'un climat de libération d'une parole raciste et à connotation fascisante dans le parti de madame Le Pen".
La meilleure manière de se défendre, c'est d'attaquer. C'est du moins ce que semble penser Marine Le Pen. La candidate du Front national a confirmé jeudi 1er mars sur BFMTV qu'elle a porté plainte en diffamation contre Arnaud Montebourg. Elle estime que les propos tenus par ce dernier après l'agression dont il a été victime avec sa compagne Audrey Pulvar mardi soir "mettent en cause directement la responsabilité du Front national" dans l'incident. Le député socialiste avait estimé que les faits témoignaient "d'un climat de libération d'une parole raciste et à connotation fascisante dans le parti de madame Le Pen".
"La seule victime dans cette affaire, en réalité, c'est moi", a dit Marine Le Pen qui croit savoir que les agresseurs sont proches du Paris Saint-Germain, qu'ils ne sont sûrement pas du FN mais de groupes "radicaux" "adversaires" du parti.
Apostrophée mercredi par Audrey Pulvar, Marine Le Pen a condamné l'agression, avant de prendre à partie la journaliste et de l'accuser à son tour d'agression : "S'il suffit d'aller agresser quelqu'un en criant 'Le Pen président' pour que l'on considère que je suis responsable de cela, c'est que l'on a rétrogradé en matière d'Etat de droit gravement". Il s'agit, selon elle, d'"une très grave agression de la part de madame Pulvar".
Interrogée plus tard dans la journée, Marine Le Pen a affirmé que la journaliste et le député socialiste "savent pertinemment, puisqu'ils en ont été informés par la police, que ce groupe est un groupe de supporters de foot probablement lié au PSG, dont on connaît la radicalité et qui n'a strictement rien à voir avec le FN". "Tenter de venir chercher ma responsabilité est indigne de leur part à tous deux", a-t-elle poursuivi. Elle voit dans l'agression une provocation des supporters du kop de Boulogne, avec qui elle dit avoir eu "des relations extrêmement hostiles et difficiles depuis de nombreuses années".
Jean-Marie Le Pen veut également porter plainte
De son côté, Jean-Marie Le Pen évoque, dans un communiqué de presse, une"grossière provocation" et reproche au couple d'accuser le Front national. Il fait part de son intention de porter plainte "contre les provocateurs et ceux qui véhiculent les termes qui leur sont prêtés". Contacté par FTVi, le président d'honneur du Front national explique que cette formulation énigmatique vise "monsieur Montebourg, madame Pulvar et les journaux qui rapportent ces termes".
"Si je me promène et que cinq personnes m’agressent en disant 'Montebourg, mort aux juifs', je ne croirais pas une seconde que ce sont des gens envoyés par Montebourg" ajoute-t-il. Il estime que si les agresseurs étaient membres du FN, ils n'y auraient pas fait référence. Pour Jean-Marie Le Pen, ces derniers sont "des gens du kop [du PSG] qui travaillent pour les RG", les renseignements généraux, un ancien service de police fondu aujourd'hui au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Selon le FN, il existe deux poids, deux mesures
Au micro d'Europe 1, la présidente du FN a déploré qu'il existe deux poids, deux mesures. "J'aimerais aussi que l'ensemble des responsables politiques condamnent de façon générale les violences qui sont commises à l'égard des candidats (...). C'est en général moi qui en suis victime de manière systématique." Selon elle, "tous les dimanches, tous les meetings [du FN pour la campagne présidentielle] sont attaqués par des membres de l'extrême gauche".
Un discours relayé par ses partisans sur Twitter. Julien Rochedy, président des "Jeunes avec Marine", écrit : "Pulvar s'est fait insulter par des cons, je compatis. Nous ça nous arrive tous les jours. Je ne lui souhaite pas, mais on s'habitue vite." Paul Alexandre M, membre de la direction du Front national jeunesse, "aimerait que l'on s'émeuve autant lorsque les militants du FN sont victimes d'agression, de lynchage". "Ce qu'il y a d'inadmissible, c'est de stigmatiser sans preuve..." selon Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen. Lequel voit dans l'agression "une provocation de plus, par des agents rémunérés, pour nuire une nouvelle fois à la campagne de Marine Le Pen..."
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