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La société des proches de Kader Arif a travaillé pour la campagne de François Hollande

AWF Music, au cœur de l'enquête qui a provoqué la démission l'ex-secrétaire d'Etat, aurait perçu 700 000 euros.

franceinfo

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Publié le 27/11/2014 12:58 Mis à jour le 27/11/2014 13:21

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L'ex-secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, et François Hollande, le 7 novembre 2013 à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

La démission, vendredi, du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif, un proche de François Hollande, pourrait bien éclabousser le président de la République. AWF Music, une société spécialisée dans l'évènementiel, dirigée par des proches de Kader Arif, était déjà soupçonnée d'avoir bénéficié de favoritisme dans l'attribution de contrats avec le conseil régional de Midi-Pyrénées. Mais elle a également travaillé pour la campagne de François Hollande, à la primaire socialiste de 2011 puis à l'élection présidentielle de 2012, révèle Mediapart, jeudi 27 novembre. La facture totale se serait élevée à plus de 700 000 euros.

Un contrat rompu avant la fin de la campagne

La société AWF Music, spécialisée dans l'image et le son, a été créée par Aissa Arif, le frère de l'ex-secrétaire d'Etat. Entre juillet et octobre 2011, elle a, selon Mediapart, réalisé une dizaine de prestations pour le candidat à la primaire du PS. Pour la présidentielle, elle a passé, selon Atlantico (article payant), un contrat avec le PS portant sur 30 meetings, pour un prix jugé "extrêmement avantageux" par le site internet.

La société a finalement touché plus de 700 000 euros, primaire comprise. Moins que prévu, puisque le partenariat a été stoppé quelques semaines avant le premier tour, à cause de plusieurs incidents : Mediapart cite "une coupure d'électricité intempestive" et "l'effondrement d'un pupitre".

Après l'élection, AWF Music a reçu un dédommagement de 85 000 euros versé par le Parti socialiste, non déclaré dans les frais de campagne de François Hollande. Atlantico assure qu'AWF Music réduisait au maximum les coûts de ses prestations, dont le tarif avait été fixé à l'avance, et s'interroge sur la destination des bénéfices, puisque l'entreprise a fait faillite en avril 2014.

Les candidats libres de choisir leurs prestataires

"On ne peut pas dire que la société ait joui, ces dernières années, d'une excellente réputation dans le milieu", estiment les enquêteurs de Mediapart. Faut-il alors expliquer le choix d'AWF Music par la proximité entre Kader Arif et François Hollande ? Le trésorier de la campagne, Jean-Jacques Augier, qui reconnaît "quelques petits incidents", assure que c'est son rapport qualité-prix qui a séduit. La société s'occupait uniquement des "petits" meetings.

Mais "il n'est pas impossible que Kader ait un peu forcé le passage", concède au site internet un ancien responsable de la campagne. Il assure, cependant, qu'"il ne peut pas y avoir de favoritisme au sens pénal du terme, puisqu’un candidat est absolument libre de choisir ses prestataires".