La mère du lycéen blessé jeudi par un tir de flash-ball à Montreuil lors d'une manifestation veut porter plainte
Elève du lycéee Condorcet de Montreuil, Geoffrey a été blessé au visage au cours d'affrontements entre jeunes et policiers. Il souffre d'un décollement de la rétine et doit être opéré.La maire de Montreuil Dominique Voynet a elle aussi annoncé son intention de saisir la justice et a réclamé l'interdiction du flash-ball, "une arme très dangereuse".
Elève du lycéee Condorcet de Montreuil, Geoffrey a été blessé au visage au cours d'affrontements entre jeunes et policiers. Il souffre d'un décollement de la rétine et doit être opéré.
La maire de Montreuil Dominique Voynet a elle aussi annoncé son intention de saisir la justice et a réclamé l'interdiction du flash-ball, "une arme très dangereuse".
"Bien sûr que je veux porter plainte parce que l'état de Geoffrey le nécessite", a déclaré samedi la mère du lycéen de 16 ans, Corinne Naudin. "L'emploi du flash-ball dans ces circonstances était totalement injustifié. Je le maintiens, c'est clair. Je suis en colère", a-t-elle ajouté
"Il va y avoir certainement de la rééducation. C'est un petit peu lourd, il va mettre un moment à s'en remettre. Ca, c'est quelque chose que je ne vais pas laisser passer", a dit Mme Naudin.
Le jeune garçon, qui souffre d'un décollement de la rétine et de multiples fractures à la pommette était toujours hospitalisé à Lariboisière (Paris) samedi en fin de journée. Il sera opéré lorsque l'oedème, qui est très important, sera un peu résorbé, a redit le préfet.
Dominique Voynet dénonce l'utilisation d'une arme "très dangereuse"
Dominique Voynet a donné de la voix vendredi à l'Assemblée Nationale après les heurts qui ont opposé les forces de l'ordre et les lycéens de Condorcet, jeudi à proximité de l'établissement de Montreuil. "Il risque de perdre un oeil", a déclaré la maire de la ville au sujet du jeune atteint par un tir de flash-ball.
L'élue des Verts a exigé "l'interdiction du flash ball". "Quand c'est apparu, on disait que c'était une arme non létale. C'est en fait une arme très dangereuse, imprécise, qui peut défoncer les os. On ne peut pas banaliser l'usage d'une arme censée être utilisée dans des situations de guerre", a-t-elle expliqué.
L'ancienne ministre a dénoncé les "violences policières". Elle entend également saisir la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) et porter plainte après ces "gestes inconsidérés d'hier conduisant à des troubles dans la ville qui nuisent à l'image de Montreuil et de ses jeunes".
L'enquête confiée à l'IGS
La police avait indiqué avoir répondu à des jets de projectile tandis que certains manifestants ont expliqué avoir été encerclés par les CRS après l'envahissement du lycée Jean-Jaurès par des élèves de Condorcet. Les forces de l'ordre auraient ensuite tiré sur la foule au flash-ball.
Concernant l'enquête confiée à l'Inspection générale des services (IGS, police des polices), "il faut prendre son temps, il faut qu'on soit précis pour savoir ce qui s'est passé", a déclaré samedi le préfet de Seine-Saint-Denis. Geoffrey a été entendu vendredi par l'IGS. "Il y a beaucoup d'auditions à faire, celles des autres jeunes présents
et des policiers", a ajouté Christian Lambert.
Utilisation du flash-ball suspendue à Paris et en petite couronne
Vendredi matin, plusieurs centaines d'élèves des lycées Jean-Jaurès et Condorcet se sont rassemblés sur le lieu où leur camarade a été blessé avant de se rendre devant la mairie, selon l'AFP.
"Il y a une tradition de mobilisation dans le lycée", a expliqué Boris Hug, professeur de science économique et sociale à Jean Jaurès, qui qualifie les élèves de cet établissement de "calmes habituellement". "Ca me parait bien normal qu'ils soient mobilisés après ce qui s'est passé hier. Ca frémissait et ça s'est réveillé", relève-t-il.
Selon la législation, le flash-ball ne peut être utilisé qu'en cas de légitime défense et sans "disproportion entre les moyens de défense et la gravité de l'atteinte".
Le préfet de police de Paris Michel Gaudin a demandé aux forces de police de ne plus l'utiliser. La consigne s'applique à la capitale ainsi qu'aux trois départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne).
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