Pourquoi la situation des migrants de Calais devient critique
De nombreuses voix se font entendre pour dénoncer les conditions de vie des migrants dans la "jungle" de Calais. Associations et personnalités s'inquiètent face à une situation qu'ils jugent dramatiques.
Ils dénoncent les mauvaises conditions sanitaires dans le camp et un "désengagement de la puissance publique". Mardi 20 octobre, 800 personnalités ont signé l’appel de Calais (Pas-de-Calais), pour venir en aide aux 6 000 migrants hébergés dans la "jungle". Ces cinéastes, écrivains, chercheurs demandent "solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la 'jungle' de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve".
Francetv info a identifié trois raisons qui font que la situation sur place est devenue critique d'un point de vue sanitaire et humanitaire.
Parce que le nombre de migrants ne cesse d’augmenter
Le nombre de migrants est passé, en trois semaines, de 3 500 à 6 000, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Une augmentation impressionnante puisqu'ils n'étaient que quelques centaines début 2014. La cause principale de cette explosion du nombre de réfugiés : le renforcement des mesures de sécurité au niveau du tunnel sous la Manche. Caméras de surveillance, grilles, présence policière accrue... Les migrants ont de plus en plus de mal à rallier le Royaume-Uni.
Parce que l’hiver arrive
"L'hiver arrive, donc c'est de plus en plus difficile car 6 000 personnes vivent dehors. Il faut trouver des locaux pour les accueillir", explique à francetv info Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde. En effet, sur la zone occupée par les migrants, on ne trouve que des cabanes de fortune ou des tentes. Les 125 containers qui vont être installés d'ici à la fin de l'année par l’Etat ne pourront abriter que 1 500 personnes. Les autres devront supporter les températures hivernales dans des logements improvisés, non-isolés. Début septembre, l'Obs expliquait que de fortes pluies avaient donné un avant-goût amer de l'hiver. "En pleine nuit, le grand chapiteau des Soudanais, ainsi que celui des Syriens, se sont retrouvés inondés par 30 cm d'eau. Sacs de couchage, tapis de sol et effets personnels perdus. Ailleurs, de nombreuses tentes prennent l'eau", détaille le journal.
Médecins du monde et les autres associations présentes sur place s'alarment face à des conditions sanitaires très inquiétantes. Quatre points d’eau seulement, juste quelques toilettes pour 6 000 personnes, "des conditions de vie qui ne respectent pas les standards des camps humanitaires et les normes établies par les Nations unies pour un camp de réfugiés", déplore Françoise Sivignon. Sans oublier qu'une épidémie de gale s'est déclarée dans le camp, couplée à des infections respiratoires et autres maladies.
Parce que le site est dangereux
Une grande partie du camp se trouve en zone Seveso, c’est-à-dire proche de sites industriels à risque. Deux usines chimiques classées Seveso AS - le seuil haut, qui implique des risques d’incendie ou d’explosion -, des sociétés Synthexim et Interor, se trouvent, en effet, à 300 m du camp. Autre caractéristique du camp : il est placé sur une zone protégée. Classé zone d’intérêt écologique, faunistique et floristique de Type 1, le site n’est pas constructible, car il abrite potentiellement des espèces protégées.
"Nous le savons depuis longtemps et nous avions demandé d’autres emplacements, déplore Christian Salomé, président de l’association l’Auberge des migrants. C’est regrettable que cela n’ait pas été pris en compte dès la formation du camp, mais à présent, il est trop tard pour déplacer 6 000 personnes."
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