En Guadeloupe, l’eau toujours au cœur d’un trafic sur le marché noir
C'est une crise qui dure depuis des décennies en Guadeloupe : la crise de l'eau. 60 à 70 % de la population de l'île manque d'eau potable. Des coupures à répétition qui sont dues notamment à un déficit d'entretien du réseau de distribution. Dans ce contexte, un système parallèle s'est développé, en toute illégalité. Des "profiteurs" du système qui vendent l'eau 30 à 40 fois plus cher. L'Œil du 20h a mené l'enquête.
En Guadeloupe, l’eau coule en abondance mais elle n’arrive pas toujours jusqu’aux robinets des habitants de l'île. Une brèche dans laquelle plusieurs personnes malveillantes se sont introduites afin de profiter du système défectueux en Guadeloupe. En effet, le réseau d’eau de l’île est très vétuste et provoque de très nombreuses pannes, notamment dans le nord des terres, avec jusqu’à 70 % de l’eau qui s’évacue par de larges fuites.
Pour certains foyers, la situation est très précaire puisqu’ils peuvent rester une semaine sans eau au robinet. Cette mère de famille explique : “Il n’y avait pas d’eau quand je suis partie. Il faut souvent faire des réserves d’eau. Là ça fait depuis samedi qu’il n’y en a pas, ce n'est pas évident avec les enfants et le repas à faire, il faut laver les équipements de la cuisine et tout cela.”
Une économie souterraine
Si le monopole de l’eau revient au syndicat public SMGEAG, des profiteurs pallient ces dysfonctionnements de manière illégale. En effet, de nombreuses personnes profitent de la situation et n'hésitent pas à revendre de l’eau à prix d’or. C’est notamment le cas de cet hôtel de l’île qui explique avoir recours à un système parallèle pour remplir ses cuves d’eau. La propriétaire explique : “L’hôtel a le contacte avec une société quand on a des coupures d’eau importantes, il y a une citerne qui vient nous livrer de l’eau.”
L’enquête ne s’arrête pas là pour les équipes de France TV qui se font passer pour des professionnels à la recherche d’eau. Contactée par téléphone, la fameuse société explique la tarification appliquée pour se procurer de l’eau : “C’est un forfait, j’ai envie de dire bloqué qui comprend l’eau, le mètre cube d’eau, le transport, le pompage. C’est tout le service en TTC qui vous coûte 100 € le mètre cube. Nous utilisons la même eau que la SMGEAG mais moi, je fais un traitement en plus.”
Le préfet de la région Guadeloupe, de son côté, explique ne pas être au courant d’un système détourné de distribution d’eau.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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