Maison d'arrêt de Strasbourg : des suspects en garde à vue, une évasion déjouée ?

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Article rédigé par France 2 - H. Puffeney, M. Delaunay, A. Husser, L. Latour. Édité par l'agence 6médias
France Télévisions

Trois détenus de la maison d’arrêt de Strasbourg ont été placés en garde à vue, vendredi 25 juillet, suspectés de préparer un projet d'évasion. Des lames de scie ont en effet été retrouvées lors de la perquisition des cellules. 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

Au cœur de la prison strasbourgeoise (Bas-Rhin), un projet d'évasion sophistiqué a-t-il été déjoué ? Mardi 22 juillet, des agents, en ouvrant une cellule, ont fait tomber un morceau de la porte en métal, pourtant épaisse de 5 cm.

Selon des photos consultées par France Télévisions, un morceau aurait été scié puis recollé avec une pâte blanche, peut-être du dentifrice. Le trou était assez grand pour qu'un prisonnier puisse se glisser à l'extérieur. Le surveillant à l'origine de la découverte a immédiatement compris le problème. "À l'ouverture de la porte, il a installé une cale pour qu'elle cesse de bouger. Et cette cale, en la poussant avec son pied, il a enlevé une bonne partie d'une porte. En regardant de près, il a bien vu que cette porte était prédécoupée. C'était une coupure franche. (...) Ça ne peut pas être l'usure de la porte. C'est impossible", rapporte un agent.

Après inspection, deux autres portes ont aussi été découpées. Les détenus à l'intérieur sont alors placés en garde à vue. Parmi eux, Mohammed Mogouchkov, soupçonné de l'assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras (Pas-de-Calais), et Valentin Linder, membre de l'ultra-droite, qui devait bientôt sortir de prison. À ce stade, aucun d'eux n'est poursuivi.

Le cri d'alarme des surveillants

L'enquête se poursuit. Les syndicats pénitentiaires, eux, s'alarment. Selon eux, le quartier d'isolement de Strasbourg serait une passoire. Lors des fouilles, ils saisissent souvent des téléphones, des cartes SIM, de la drogue, mais aussi des lames de scie ou des tournevis. "Il y a des livraisons par drone, il y a des livraisons par projection. Il peut y avoir toutes sortes de choses qui arrivent à entrer sans qu'on puisse les voir. Les agents travaillent en sous-effectif, pas toujours avec des moyens", indique David Thevenin, secrétaire régional Alsace de FO Justice.

Par sécurité, tous les détenus du quartier d'isolement de Strasbourg ont été transférés sans délai dans d'autres établissements.

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