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Décès d'Emile Papiernik, figure de l'obstétrique

L'obstétricien Emile Papernik est décédé samedi à Sceaux (Hauts-de-Seine) à l'âge de 73 ans, a-t-on appris mardi

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Publié le 11/08/2009 21:08

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L'obstétricien Emile Papiernik (archives, décembre 1986) (© AFP / Michel Gangne)

L'obstétricien Emile Papernik est décédé samedi à Sceaux (Hauts-de-Seine) à l'âge de 73 ans, a-t-on appris mardiL'obstétricien Emile Papernik est décédé samedi à Sceaux (Hauts-de-Seine) à l'âge de 73 ans, a-t-on appris mardi

Grande figure de l'obstétrique française, il avait mené un combat passionné pour la prévention de la prématurité et l'amélioration de la sécurité des maternités, dans les années 1960 et 1970.

"Porteur de l'obstétrique moderne", selon le professeur René Frydman, il avait notamment développé en France la péridurale et l'échographie foetale.

Né le 14 février 1936 à Paris, fils d'émigrés polonais dont le père, tailleur, est mort en camp de concentration à Auschwitz, Emile Papiernik-Berkhauer a été chef de service à l'hôpital de Port-Royal à Paris, puis à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine).

Contre les douleurs de l'accouchement, il développe en France la péridurale, déjà en vogue aux Etats-Unis, ainsi que l'échographie foetale. Il est l'un des premiers chefs de service à répondre à la demande d'IVG (interruption volontaire de grossesse) des femmes, à peine devenue légale en France.

Il lutte inlassablement contre l'insécurité médicale des maternités, insuffisamment équipées pour les accouchements difficiles, réclamant notamment la présence d'un anesthésiste et d'un pédiatre, se souvient René Frydman. Le précurseur de la FIV évoque son "combat passionné pour la prévention de la prématurité et la sécurité de la naissance".

Papiernik "avait compris qu'il fallait des mesures socio-politiques, au-delà de la médecine, pour lutter contre les inégalités d'accès aux soins", raconte René Frydman. "Il a essayé de comprendre et d'agir aussi bien aux Antilles qu'en Seine-Saint-Denis où il y avait un fort taux de prématurité", poursuit-il.

Conscient de l'importance des conditions de vie des femmes, il est à l'origine du congé maternité supplémentaire pour les femmes malades ou fatiguées en inspirant, en 1971, le programme de périnatalité du ministre de la Santé de l'époque, Robert Boulin.

Emile Papiernik a créé une unité de recherche à l'Inserm prenant en compte l'aspect psychologique de la grossesse, avec la neuropsychiatre et psychanalyste Monique Bydlowski.

Membre du Royal College of Obstetricians britannique et de l'académie de pédiatrie américaine, Emile Papiernik est l'auteur de plusieurs livres dont "La maternité, progrès et promesses" (Ed. Odile Jacob, 2008) ou "Le passeur de vie" (Ed. Plon, 1998).