La clinique des doudous : redonnez vie à vos compagnons d’enfance

Publié le 09/10/2025 16:48

Temps de lecture : 3min - vidéo : 7min

France 2 - V. Heurtel, N. Tahar, L. Latour. Édité par l'agence 6Medias

France Télévisions

En Côte-d’Or, Béatrice Roux redonne vie aux doudous usés par le temps. Oreilles rafistolées, pattes recousues, ces compagnons d’enfance retrouvent leur jeunesse et leur histoire, apportant réconfort et souvenirs à petits et grands qui n’ont jamais vraiment oublié leur fidèle ami.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Si vous fondez en regardant un enfant avec son doudou, c’est peut-être que vous donneriez cher pour retrouver ces émotions. Carotte, Christine, ou encore bien d’autres noms… les enfants aiment leurs doudous. Mais l’amour peut être destructeur. Pas de panique, il existe une solution.

Nous vous emmenons en Côte-d’Or, le pays qui ressuscite les doudous. À son atelier de Sombernon, Béatrice Roux, réparatrice de doudous et fondatrice des "Créé’ Natures", retape nos petits compagnons d’enfance dans une clinique qu’elle a ouverte il y a 8 ans. Ce jour-là, c’est Dada qui est sur le billard.

L’art de réparer sans effacer l’histoire

Rafistolée des pattes, reconstituée des oreilles, Béatrice en a fait sa spécialité. Après 28 ans de câlins, Dada est devenu tout raplapla. Un petit peu de rembourrage, une légère greffe de peau… mais attention : il faut réparer, sans effacer l’histoire. "Le fait qu’il soit un peu usé, qu’il ait des zones râpées, c’est ce qui fait toute son histoire, toute sa personnalité. Si je le recouvre avec un tissu neuf, ce serait un doudou neuf, mais ce ne serait plus le même doudou avec ses souvenirs", explique Béatrice Roux.

Des patients venus de toute la France

Chaque semaine, Béatrice reçoit de petits patients de toutes sortes. Un carton arrive par la poste, et parfois la mission semble impossible. Mais l’expérience fait la différence : "Elle n’a plus de corps. Il va falloir lui en refaire un. J’ai dans les mains une partie de son enfance. Je sais où la personne faisait des câlins le plus ici c’est le dos."

Et elle réussit. Arrivés mal en point, ces compagnons repartent fringants. À 78 ans, Mono, rongé par le temps, s’est offert une nouvelle jeunesse. Axelle, elle, revient régulièrement : il y a quelques mois, Béatrice a réparé son ourson croqué par le chien. "Elle a vraiment réparé ce qui était démoli", confie-t-elle.

Quand les doudous deviennent des compagnons de vie

À Dijon, Alexis a accepté de nous ouvrir les portes de son appartement qu’il partage avec Pimpin, son doudou de 28 ans. "Je le tenais beaucoup par les oreilles. Le pauvre s’est fait traîner par les oreilles une bonne partie de sa vie", raconte-t-il.

Grâce à Béatrice, Pimpin a retrouvé des oreilles neuves. À 29 ans, Alexis ne l’utilise plus au quotidien, mais il reste sur son lit. "Mes amis disent bien ce qu’ils veulent, mais il fait partie de ma vie, et j’espère qu’il en fera partie encore longtemps", affirme-t-il.

Alors, si vous aussi rêvez de retaper votre doudou qui traîne au fond de la cave, laissez-vous tenter. Chut ! Promis, on ne le dira à personne.