Présidentielle : il y aura finalement trois débats sur France 2

La rédaction de France 2 a réagi, mardi 3 avril, au casse-tête de l'émission "Mots croisés" spéciale présidentielle, prévue le 16 avril. Trop d'invités, diffusion trop tardive…Certains candidats envisageaient de décliner l'invitation.

Pour éviter la cacophonie, deux émissions "Des paroles et des actes" seront organisées en milieu de semaine prochaine, les 10 et 12 ou bien 11 et 12 avril, en première partie de soirée. Animées par David Pujadas et Fabien Namias, elles recevront cinq candidats, qui auront chacun droit à un grand oral de 20 minutes. France 2 a aussi tranché concernant la présence des deux favoris à l'élection : Nicolas Sarkozy et François Hollande ne seront pas invités en même temps.

L'émission "Mots croisés" avec dix candidats est, elle, toujours maintenue au 16 avril. Iront, iront pas ? FTVi dresse la liste des invités confirmés et ceux qui envisagent de décliner.

Hollande et Sarkozy réticents

Quelques heures seulement après l'annonce de France 2 sur son compte Twitter, l’entourage du candidat UMP, interrogé par 20 minutes, a annoncé qu’il ne participera pas à cette spéciale. Il souhaite éviter un débat "cacophonique" mais sera représenté. Le nom de son substitut n'est pas encore connu. 

Même réaction côté socialiste. "L’organisation de ce débat me paraît compliquée. Comment aller au fond des choses à dix sur un plateau ? Comment organiser la discussion ?", s’interroge Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande, citée par 20 minutes. Mardi 3 avril, un autre porte-parole du candidat PS, Bruno Le Roux, indique qu'il enverra un "représentant" si le débat télévisé "se tient" effectivement.

Le MoDem en colère

L'attitude des deux favoris a fait exploser François Bayrou, invité sur RTL mardi 3 avril, qui dénonce une "entente". "La vérité, c'est qu'il y a une entente clandestine entre François Hollande et Nicolas Sarkozy pour ne pas débattre", accuse le candidat du MoDem.  

Il estime que l'organisation d'un tel débat avec les candidats est "une obligation légale et morale" pour le service public. François Bayrou se tient prêt à demander, le cas échéant, au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis au Conseil d'Etat, de "faire respecter la loi". Toutefois, le CSA n'a pas les moyens d'intervenir : ce n'est pas dans ses prérogatives.

Autre raison à son courroux: l'horaire tardif de diffusion. François Bayrou insiste pour que l'émission passe en première partie de soirée, comme cela a été le cas sur France 2 en 2011 pour un débat de la primaire socialiste.

Les surmotivés

Lundi 2 avril, Brigitte Benkemoun, rédactrice en chef de "Mots croisés" interrogée par 20 minutes, a indiqué qu'elle pouvait déjà compter sur la présence de cinq candidats : Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade et Marine Le Pen.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, la question ne se pose pas. Le candidat de Debout la République a même sollicité un tel débat dans une lettre adressée à ses concurrents, rappelle le quotidien. "Sept candidats se sont déclarés publiquement pour. Ensuite, si certains ne viennent pas et refusent le débat, c'est leur problème. Les Français seront juges", assène-t-il. Autre candidat à être motivé par l'invitation : Jacques Cheminade. Le candidat de Solidarité et Progrès "piaffe" d'impatience en vue de participer à cette spéciale "Mots croisés".

"J'irai, bien sûr (…) si je suis invitée", affirme de son côté Marine Le Pen, d'après Le Figaro. Mais la candidate Front national n'ira que "si les deux autres grands candidats [François Hollande et Nicolas Sarkozy] y vont aussi", affirme l'AFP, qui cite une source du parti frontiste.

Ceux qui ne se prononcent pas

Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou, et Eva Joly (Europe-Ecologie-Les Verts) ne se sont pas encore exprimés à ce sujet. Le silence de cette dernière est sans doute dû à l'interruption temporaire de sa campagne, en raison d'une chute sans gravité dimanche soir.