14-Juillet : le recours à des policiers du Raid pour participer à des opérations de maintien de l'ordre remis en question
Le dispositif de sécurité prévu pour le week-end du 14-Juillet est "exceptionnel" selon le ministre de l'Intérieur qui craint une résurgence des violences urbaines. Le Raid, le GIGN et le BRI sont notamment mobilisés.
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Le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, déploie 45 000 policiers et gendarmes les soirs du jeudi 13 et du vendredi 14 juillet. Pour parer à de nouvelles émeutes, à l'image de celles qui ont suivi la mort de Nahel, Gérald Darmanin a une nouvelle fois autorisé le déploiement exceptionnel du Raid, du GIGN et de la BRI. La présence de ces groupes d’interventions équipés de blindés est censée dissuader les casseurs. Malgré tout, l’équipement et l’engagement de ces unités dans des opérations liées au maintien de l’ordre posent question.
>> Expliquez-nous … le RAID et le GIGN
L’action de ces unités d’élite, et en particulier du Raid, est désormais sous la loupe de la justice. À Marseille, le 2 juillet, un homme perdait la vie, touché au thorax, après un tir de type flash-ball. De source proche de l’enquête, un tir de policier du Raid est envisagé. Puis le 5 juillet, en Meurthe-et-Moselle, un jeune est visé par un tir à la tête d’une munition de type "bean bag", dont un policier du Raid est probablement à l'origine. La victime est toujours dans le coma.
L’exemple du “bean bag” interpelle. En dotation au Raid et la BRI, ces munitions ne sont jamais utilisées en maintien de l’ordre classique. Le "bean bag" ("sac de haricots" en anglais) est un pochon de tissu bourré de billes que les policiers utilisent avec des fusils à pompe de calibre 12. Il est plus précis, plus impactant que le flash-ball mais aussi beaucoup plus dangereux, s’il est par exemple tiré à courte portée en plein thorax ou dans la face.
Des organisations réclament l'interdiction des "bean bags"
Emilie Schmidt de l'ACAT-France, une ONG chrétienne de défense des droits de l'Homme, plaide pour le retrait de ce matériel : "Il y a déjà plusieurs organismes qui se sont inquiétés de l'utilisation de ces "bean bags", notamment la Société française de médecine d'urgence, qui ont dit qu'ils pouvaient être responsables de lésions sévères, voire mortelles. Maintenant, ils sont utilisés dans le contexte de maintien de l'ordre. On demance à ce que ces armes soient totalement interdites. On a la preuve que la mobilisation de ces corps-là, le RAID et la BRI, n'est pas du tout adaptée à ce type d'événement".
Frédéric Veaux, le patron de la police nationale, justifiait pleinement sur franceinfo le jeudi 13 juillet l’usage de cette arme intermédiaire contre les émeutiers.
Contacté par franceinfo, un cadre de la BRI va plus loin. "On a peut-être évité le pire grâce aux "bean bags", estime-t-il. C’était même déterminant aux jours deux et trois des émeutes en Ile-de-France, à Lyon et Marseille pour protéger nos collègues ou disperser. Les gens n'ont pas idée de l'intensité de ces émeutes."
"On ne fait pas de maintien de l'ordre, on a géré des émeutes, c'est totalement différent."
un cadre de la BRIà franceinfo
"Demain, qu'est-ce qu'on fait si on interdit les "bean bags", poursuit ce cadre de la BRI, si on ne peut pas impacter les gens qui nous font face, les disperser ou s'il faut sauver les vies de nos collègues ? On tire quoi ? Avec des balles réelles ? Soit on interdit, soit on devra ouvrir le feu, et là on les exposera plus, c'est sûr."
Le ministère de l’Intérieur ne communique pas le nombre de tirs de "bean bags" effectués durant les émeutes. Ce matériel équipera jeudi 13 et vendredi 14 juillet, le Raid et la BRI, mais pas le GIGN. Ce dernier n’a pas recours au "bean bag" comme arme intermédiaire. L’unité d’élite de la gendarmerie utilise plutôt le "gomme-cogne", une boule de caoutchouc envoyée à l’aide d’un pistolet et qui peut se révéler tout aussi dangereuse.
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