Une trentaine de victimes, plus de deux millions d'euros de préjudice... Cinq personnes soupçonnées d'avoir organisé une escroquerie au "faux trader"

Les suspects - deux femmes et trois hommes - ont entre 25 et 49 ans, rapporte France Inter, mardi.

Article rédigé par franceinfo
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Les faits reprochés ont eu lieu entre 2019 et 2023 en France et à l'étranger. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Les faits reprochés ont eu lieu entre 2019 et 2023 en France et à l'étranger. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le parquet de Paris, indique à France Inter, mardi 4 février, qu'une trentaine de personnes ont été identifiées comme des victimes potentielles d'une escroquerie au faux trader. Le préjudice est estimé à plus de deux millions d'euros.

Cinq personnes sont mises en cause dans cette affaire. Elles sont soupçonnées d'avoir usurpé des identités, d'avoir menti sur leur employeur ou encore d'avoir créé des fausses sociétés pour pouvoir arnaquer plusieurs victimes afin de les convaincre "de remettre des fonds, valeurs ou un bien quelconque, en l'espèce à investir des sommes d'argent sur une plateforme d’investissements" que les victimes pensaient réelle. Les faits reprochés ont eu lieu entre 2019 et 2023 en France et à l'étranger.

Une première plainte en mai 2023

Le parquet explique avoir reçu une plainte en mai 2023. La personne à l'origine de la plainte affirme avoir été escroquée par un couple rencontré lors d'une soirée parisienne. Tous les deux prétendaient exercer une activité de trading pour la société RJO'Brien, qui existe bel et bien. La plaignante - sollicitée après cette rencontre par un troisième suspect - a investi 100 000 euros. Elle a d'abord reçu des virements de quelques milliers d'euros à sa demande avant de s'interroger "sur les incohérences de ses interlocuteurs" et de finalement prendre contact avec la société existante qui lui a appris que l'identité de l'un de ses employés avait été usurpée et "qu'elle était victime d'une escroquerie".

D'autres victimes se sont par ailleurs signalées. Un des arnaqueurs a été désigné par elles comme "directeur de plusieurs entreprises en Angleterre, dont les noms s'approchaient de celui de RJO'Brien". "Il s’est avéré, poursuit le parquet, que les documents de la véritable entreprise RJO’Brien avaient été falsifiés avant leur mise à disposition aux victimes, et que la société réelle ne se consacrait pas au trading par des particuliers en Europe".

"Faire croire à un investissement financier très rentable"

Selon Alexandre Le Bideau, substitut du procureur à la section financière du parquet de Paris, chargé de cette enquête et contacté par France Inter, "l'idée initiale des escrocs c'est de faire croire à un investissement financier très rentable, très lucratif, parfois avec des taux d'intérêt qui dépassent les 25% ou les 50%". Les escrocs vont "démarcher sur internet, d'abord en créant des sociétés clones, des faux sites ou utiliser des tiers pour les ramener". Ils peuvent aussi "faire du démarchage au téléphone par exemple, affirmant être issus de telle ou telle société ou banque. Ils peuvent aussi faire du hameçonnage".

Les suspects - deux femmes et trois hommes - ont entre 25 et 49 ans. Quatre d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur procès. Le dernier est actuellement en détention provisoire dans une autre affaire. Tous seront jugés pour "escroquerie en bande organisée". Le parquet de Paris a confié les investigations à la Brigade de répression de la Délinquance Astucieuse.

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