Une plainte déposée dans la Somme après la découverte d'une tête de sanglier dans le jardin d'une habitante musulmane

C'est le fils de la victime qui a saisi la justice. La famille est accompagnée par l'association SOS Racisme.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Picardie
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Une enquête a été ouverte assure la gendarmerie de Montdidier (Photo d'illustration). (NATHALIE COL / RADIO FRANCE)
Une enquête a été ouverte assure la gendarmerie de Montdidier (Photo d'illustration). (NATHALIE COL / RADIO FRANCE)

Une habitante de Roye (Somme) a découvert samedi 18 octobre une tête de sanglier décapitée dans le jardin de sa maison. Son fils a porté plainte, une enquête est en cours, a appris ICI Picardie (ex-France Bleu) auprès de la gendarmerie de Montdidier.

"On a été vraiment surpris et choqués", a déclaré Ahmed Rahmani, le fils de la victime qui vit avec elle, au micro d'ICI Picardie. Sa mère est arrivée à Roye il y a presque 40 ans, "en février 1983, elle a toujours vécu ici et il y a toujours eu une bonne entente avec les gens", souligne le quadragénaire, montrant son incompréhension après cet acte malveillant. L'homme avoue s'inquiéter pour sa mère qui a désormais "peur de rester seule".

"Du racisme, il y en a un petit peu, à gauche, à droite, mais là, ça dépasse l'entendement. Ça dépasse tout ce qu'on peut imaginer"

Ahmed Rahmani, fils de la victime

"Il faut faire comprendre qu'on est tous Français, tant que l'on respecte le pays dans lequel on est, peu importe d'où nos parents viennent, leur pays c'est la France", conclut-il.

De plus en plus de signalements selon SOS racisme

Contacté par ICI Picardie, Lucien Fontaines, référent de SOS Racisme dans la Somme, soulève le fait qu'il y a "de plus en plus d'actes de ce type pour stigmatiser des personnes soit sur la base d'une religion, d'une couleur de peau". L'association compte accompagner la famille dans leurs démarches et déplore un climat médiatique et politique qui entraîne la multiplication des discriminations.

Le 17 septembre, une enquête avait été ouverte par le parquet de Saint-Étienne (Loire) à la suite de la découverte d'un pied de sanglier à proximité d'une mosquée du Chambon-Feugerolles. En Île-de-France début septembre, au moins neuf têtes de cochon avaient été découvertes devant plusieurs mosquées de la région. Le préfet de police de Paris de l'époque et aujourd'hui ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, avait évoqué une action "d'ampleur qui interroge".

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