Un mouton génétiquement modifié finit dans une assiette
A l’automne 2014, une agnelle génétiquement modifiée et destinée à la recherche de l’INRA s’est retrouvée à l’abattoir, mêlée à des animaux normaux suite à un acte de malveillance. Une affaire, révélée par Le Parisien, qui pose à nouveau la question de la traçabilité de la viande.
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Rubis était une agnelle génétiquement modifiée. Née au printemps 2014, elle était uniquement destinée à la recherche dans le cadre du programme "Mouton Vert" de l'INRA (Institut national de recherche agronomique). Mais le quotidienLe Parisien révèle ce mardi que Rubis s’est retrouvée à l’abattoir, mêlée à des moutons destinés à la consommation alimentaire.
C'est un employé du centre de recherche de l'INRA de Jouy-en-Josas qui aurait placé Rubis avec d'autres animaux "normaux", non-génétiquement modifiés, à l’automne 2014. Dans ce centre, 800 moutons cohabitaient et trois génétiquement modifiés vivaient à part, confinés. L'employé aurait voulu piéger son chef d'équipe avec qui il était en conflit, en glissant Rubis dans un convoi pour l'abattoir. A l'arrivée, l'agnelle aurait été achetée par un particulier d'Île-de-France.
Une agnelle aux gènes fluorescents
Rubis était génétiquement modifiée, grâce à un gène de méduse. Sur France Info, Benoît Malpaux, président du centre de recherche de Jouy-en-Josas explique que "les cellules de l'animal exprimaient une protéine fluorescente que l'on pouvait détecter avec une lumière particulière. L'objectif est de développer des traitements contre l'infarctus du myocarde avec une greffe et la couleur permet de voir l'évolution du programme." Ces expériences sont couvertes et strictement encadrées par des agréments délivrés par le ministère de la Recherche.
L’agnelle, destinée à la recherche, n'aurait jamais dû se retrouver dans une assiette. "Habituellement, ces animaux sont euthanasiés puis leur carcasse est incinérée" , explique Benoît Malpaux.
La justice saisie de l'affaire
Aujourd’hui, l'INRA assure que la consommation de l'agnelle ne présente pas de risques sanitaires. "Une expertise toxicologique a confirmé qu'il n'y avait pas de danger, souligne Benoît Malpaux. Le mouton était propre à la consommation humaine et les autorités sanitaires doivent se prononcer rapidement sur cette question."
"La couleur fluo ne se voit pas à l'oeil nu, le consommateur ne pouvait pas s'en rendre compte" Benoît Malpaux
L'Institut a mené une enquête interne et pris plusieurs mesures. Il a aussi saisi le parquet de Meaux qui a transmis l'affaire au pôle de santé publique du Tribunal de grande instance de Paris. "Notre enquête administrative a établi clairement les responsabilités, affirme le président du centre de recherche de Jouy-en-Josas. Ces faits ont été signalés au procureur et la justice suit maintenant son cours. "
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