Procès de Mehdi Nemmouche : l'ex-otage Nicolas Hénin voit ce procès "comme une étape"

Le jihadiste est accusé d'avoir été un geôlier de journalistes français à la solde du groupe Etat islamique en Syrie en 2013. Pour l'ex-otage Nicolas Hénin, il faudra "travailler" ensuite pour "décortiquer" les messages exprimés.

Article rédigé par franceinfo
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Le journaliste français et ancien otage en Syrie Nicolas Henin, à la Cour d'assises spéciale de Paris, le 17 février 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)
Le journaliste français et ancien otage en Syrie Nicolas Henin, à la Cour d'assises spéciale de Paris, le 17 février 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Ce procès, je le vois comme une étape", confie vendredi 21 mars à franceinfo le journaliste Nicolas Hénin, le seul des anciens otages à être venu entendre les derniers mots de Mehdi Nemmouche. Le jihadiste de 39 ans est accusé d'avoir été le geôlier de quatre journalistes français dont Nicolas Hénin.

Mehdi Nemmouche est jugé pour actes de tortures et de barbarie, séquestration, association de malfaiteurs terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Une peine à laquelle il a déjà été condamné en Belgique en 2019 pour l’attentat du musée juif de Bruxelles en 2014.

Dans ce procès, l'accusation a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans contre Mehdi Nemmouche. L'accusé s'est exprimé vendredi pour la dernière fois au terme de près d'un mois de procès. Habillé tout en noir, il a déclaré devant cour d'assises spéciale qu'il ne "s'excuserait jamais" d'avoir été "un terroriste". Il refuse de reconnaître son rôle de geôlier. Le verdict ne sera pas rendu avant 18h.

"Le premier jour j'avais envie qu'il parle, le deuxième jour j'avais envie qu'il la ferme"

Pour Nicolas Hénin, après ce procès "il va falloir travailler" dessus pour "décortiquer" les messages qui ont été exprimés. Il va falloir également "reprendre le bâton de pèlerin pour que les messages toxiques qui ont pu être répandus durant ces semaines d'audience fassent le moins de dégats possible dans les esprits des personnes qui pourraient y être sensibles".

Pour le journaliste français - qui est formel sur le fait que c'est bien Mehdi Nemmouche qui les a torturés pendant des mois - le jihadiste "n'est là que pour déverser de la toxicité dans le débat public". "Toxicité à propos des grands conflits du monde, du terrorisme, toxicité pour répandre la violence", ajoute Nicolas Hénin.

L'ancien otage affirme qu'il faut déconstruire le discours de "bipolarité" construit par Mehdi Nemmouche. Un discours "qui contraindrait chacun à choisir son camp". "Non", répond Nicolas Hénin, "nous devons vivre dans un monde en paix". Questionné sur le fait de savoir s'il aurait souhaité que l'accusé reconnaisse qu'il a été son geôlier, le journaliste répond : "Le premier jour j'avais envie qu'il parle, le deuxième jour j'avais envie qu'il la ferme."

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