"Tu vois un mec en noir avec une kalachnikov dans les mains" : des victimes de home-jacking racontent leur agression

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Article rédigé par France 2 - P.-L. Monnier, P. Mauger, L. Prunier, J. Duboz, P. Miette, C. Hanssens. Édité par l'agence 6Medias
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Les ultra-riches ne sont pas les seuls à être les cibles de home-jacking. Ce phénomène touche tout le monde. Rencontre avec des survivants dans le Val-de-Marne et les Bouches-du-Rhône, violentés dans ces cambriolages musclés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans un quartier cossu du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), il fait froid ce week-end. Dimanche, à 4 heures du matin, une femme dort dans son lit. Elle est brusquement réveillée par quatre individus, gantés et masqués. "Ils braquent des lumières sur vous, puis vous voyez des gens, donc vous vous dites : 'Mais qu'est-ce que c'est ?'. On croit que c'est un film. Ils m'ont dit : 'Lève-toi, mets-toi sur le lit'. Et après, ils m'ont ligotée, ils m'ont mis du scotch sur la bouche, et ils cherchaient de l'or. Ils étaient complètement fous. Ils avaient des marteaux, un gros marteau, une pierre, et je me suis dit : 'Ils vont me cogner, si je résiste'", se souvient-elle.

"L'image qu'il me reste ? C'est le mec au pied de mon lit avec la kalachnikov"

Pendant 20 minutes, les malfaiteurs vont retourner le pavillon. Un cambriolage avec effraction qui s'achève dans la précipitation. "Tout d'un coup, il y a eu une sirène dans le lointain. Ils ont cru que c'était la police. Ils ont pris les clefs de la maison et se sont enfuis. J'ai essayé d'enlever mes liens et ensuite, j'ai appelé la police", raconte la rescapée.

Le butin est maigre : des lunettes de soleil et un chargeur de portable. Parfois, les agressions sont encore plus violentes, avec des armes de guerre. C'est arrivé cet été dans un quartier chic d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Ce soir-là, la victime, un homme de 62 ans, est seul, sa femme est absente. "L'image qu'il me reste ? C'est le mec au pied de mon lit avec la kalachnikov", confie-t-il. "Tu vois un mec tout en noir avec une kalachnikov dans les mains, tu peux fermer les yeux, toute ta vie, tu vas le revoir", ajoute-t-il, encore sous le choc. Il est ligoté, déplacé de pièce en pièce par des ravisseurs déterminés. "Ils cherchaient un coffre, mais il n'y en a pas", explique-t-il.

D'abord résister, coopérer, et ensuite contre-attaquer, dans le jardin. Les cambrioleurs veulent le traîner dans le garage. Il parvient à s'échapper. "Ils m'ont attaché les mains devant, mais pas comme il faut. J'avais une main qui était libre et je me suis battu. J'en ai attrapé un par le col et on est tombés par terre", confie encore l'habitant. Il ne regrette pas sa prise de risque : "J'ai pris des coups, j'ai eu des points de suture à la tête, mais au moins, ils sont partis".

De lourdes séquelles et des enquêtes ouvertes

Aujourd'hui, la victime est en arrêt maladie, sous antidépresseurs. Les malfaiteurs, eux, sont partis avec 2 500 euros en liquide et quelques vêtements. "Tout ça pour ça. Avant, on ne se réveillait pas. Maintenant, je me réveille pour le moindre bruit. Désormais, on est sur la défensive, tout le temps", déplore l'homme. "Là, ça fait deux mois. Je prends des cachets pour que ça aille bien", ajoute-t-il. Il dit ne ressentir que de la "haine, c'est tout".

Dans les Bouches-du-Rhône et dans le Val-de-Marne, la police scientifique s'est déplacée chez les victimes. Deux enquêtes ont été ouvertes.

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