Série d'attentats de 1995 : retour sur un été qui a terrorisé la France

Il y a 30 ans, une série d'attentats frappait la France, attribués au mouvement islamiste algérien GIA. L'un des auteurs, Boualem Bensaïd, pourrait sortir de prison vendredi.

Article rédigé par franceinfo, Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme dépose des fleurs en hommage aux victimes de l'attentat meurtrier du RER B, à Paris, le 25 juillet 1995. (WOSTOK PRESS/ MAXPPP)
Un homme dépose des fleurs en hommage aux victimes de l'attentat meurtrier du RER B, à Paris, le 25 juillet 1995. (WOSTOK PRESS/ MAXPPP)

Il y a tout juste 30 ans, la France était frappée par une vague d'attentats sanglants. L'islamiste algérien Boualem Bensaïd qui avait posé la première bombe, celle du RER B à Saint-Michel, est libérable depuis vendredi, mais ne sortira de prison que si son expulsion vers Alger est possible.

Condamné à la perpétuité avec une peine incompressible de 25 ans, il a passé presque 30 ans derrière les barreaux. Boualem Bensaïd, était aussi considéré comme l'un des coordinateurs de ces attaques qui avait plongé la France dans l'horreur. 

Il est 17h30, ce mardi 25 juillet 1995 : l'heure de pointe dans le RER B. La bombe, placée sous le siège d'un voyageur, explose, huit passagers sont tués, 119 blessés. À l'époque, sur France Inter, un homme témoigne : "Beaucoup de gens qui venaient de la voiture d'à côté étaient en sang, hurlaient."

Huit attentats ou tentatives en trois mois 

C'est alors le chaos au cœur de Paris. Ambulances et camions de pompiers convergent par dizaines vers la place Saint-Michel. Un café est transformé en poste médical avancé. Les blessés les plus graves, certains amputés sur place, seront héliportés depuis le parvis de Notre-Dame de Paris.

Une attaque qui laisse la France en état de choc. Puis peu de temps après, c'est la peur qui s'installe, car le 17 août, une nouvelle bombe explose dans une poubelle place de l'Étoile à Paris, faisant 16 blessés dont trois dans un état grave. La bonbonne de gaz utilisée était remplie de clous et de boulons. Pendant trois mois, sept autres attentats ou tentatives d'attentat terrorisent les Français. 

Cette série d'attaques est attribuée au GIA algérien, groupe islamique armé qui fait alors régner la terreur en Algérie. Les poseurs de bombes, Algériens ou d'origine algérienne, auraient ainsi voulu faire payer à la France son soutien au pouvoir à Alger.

Des jeunes Français radicalisés 

Boualem Bensaïd, libérable à partir de ce vendredi 1er août, était l'un des émissaires du GIA en France. Il a été condamné pour sa participation ou complicité dans trois des attentats. Mais à l'époque, c'est le visage d'un de ses complices, Khaled Kelkal, qui marque la France. Après avoir laissé une empreinte sur l'une des bombes qui n'a pas explosé, il est traqué par toutes les polices, jusqu'à son interpellation qui tourne mal, le 29 septembre 1995. Khaled Kelkal est abattu ce jour-là par un escadron de gendarmerie. C'est en remontant la piste de ses contacts, que Boualem Bensaïd va être retrouvé.

Cette série d'attentats marquera un tournant en France, car la plupart des jeunes terroristes recrutés par le GIA sont Français. C'est le cas notamment de Khaled Kelkal, né en Algérie, mais qui a grandi dans une banlieue française. Un jeune délinquant qui a embrassé l'islam radical et violent lors d'un passage en prison et qui ripostera aux policiers pour mourir en martyr. Une véritable idole pour les frères Kouachi ou Mohamed Mérah qui terroriseront la France vingt ans plus tard.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.