"Ça remue, pour tout le monde" : près de six ans après l'assassinat du père Hamel, l'ouverture du procès ravive les blessures à Saint-Etienne-du-Rouvray
L'ouverture du procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans lequel le prêtre Jacques Hamel a été tué le 26 juillet 2016 et pour lequel quatre hommes seront jugés, ravive de vieilles blessures dans cette commune de la banlieue rouennaise.
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Sur la petite place de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, Dalima passe tous les jours devant la stèle ronde à la mémoire du père Hamel. "Je le vis très mal, soupire-t-elle. Dès que je rentre dans l'église, on dirait que je le vois. On ne peut pas oublier quelqu'un de bien..."
Le procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray s'ouvre lundi 14 février à Paris, près de six ans après l'assassinat du prêtre, le 26 juillet 2016, à coups de couteau en pleine messe. Les deux assassins, deux jihadistes de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui se réclamaient du groupe Etat islamique, ont été tués par la police à la sortie de la petite église de la banlieue de Rouen. Aujourd'hui, quatre hommes sont jugés : trois membres de l'entourage des assaillants, jugés pour "association de malfaiteurs terroristes", et un grand absent, l'instigateur présumé, le propagandiste français, Rachid Kassim, présumé mort dans un bombardement en Irak.
"On y pense toujours"
Cela fait cinq ans et demi, maintenant, mais pour Jacqueline, il est impossible d'avancer : "On y pense toujours, c'est évident, explique cette dernière. Dès qu'on passe ici, on y pense, et quand vous allez quelque part, et que vous dites que vous habitez Saint-Étienne-du-Rouvray, tout le monde parle du père Hamel..."
A l'entrée de l'église, des portraits de Jacques Hamel sont toujours accrochés, comme ce tableau, qui représente le prêtre, auréolé, peint par un croyant musulman. "Il y a des gens qui disaient ne pas oser entrer à l'église, parce qu'à chaque fois ça leur rappelait le père Hamel et ça les rendait malades.", souffle Sébastien, le sacristain.
"Il est un petit peu partout : c'est impossible de ne pas penser à lui. On a vécu quatorze ans ensemble ! On a tout fait avec lui."
Sébastien, sacristain de l’égliseà franceinfo
À ses côtés, Maria, son épouse, se tient sur la marche, juste devant l'autel, où est mort le père Hamel. Il y reste même de petites tâches de sang, incrustées sur la pierre. Elle n'attend rien de ce procès : "On ne l'oublie jamais, bien évidemment, confie-t-elle, tristement. Mais là, actuellement, c'est encore pire. Ça remue, là-dedans, partout, pour tout le monde. Et pour ce qui est de ce qui va se passer maintenant, avec la justice, qu'ils fassent ce qu'ils ont à faire. Pour nous, catholiques, notre justice, nous l'avons déjà faite."
Pendant les quatre semaines d'audience, le procès va raviver les blessures des fidèles, à vif plus que jamais.
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