Fausse alerte attentat à Paris : l'application SAIP a-t-elle encore eu un raté ?
L'application lancée par le gouvernement pour alerter la population en cas d'attentat a envoyé un message à ses utilisateurs samedi, mais l'opération de police a permis de déterminer qu'il n'y avait aucune menace.
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
/2016/09/18/phpHktQoE_1.jpg)
Un appel à la police avertissant d'une possible prise d'otages dans une église du centre de la capitale a conduit au lancement d'une vaste opération de police en plein Paris, samedi 17 septembre, et à l'envoi par les autorités d'une "alerte attentat". Après l'intervention de la BRI et les vérifications menées par les policiers, l'information s'est révélée fausse, le danger inexistant et le message d'alerte infondé. L'application pour smartphones SAIP (Système d'alerte et d'information aux populations) lancée par le gouvernement et censée alerter la population en cas d'attentat a-t-elle failli ? Franceinfo fait le point sur cette polémique naissante.
Trois messages d'alerte successifs
Il est 16h14, samedi, lorsque l'application gouvernementale SAIP envoie une "alerte attentat" sur les smartphones de ses utilisateurs. Elle met en garde contre un danger dans le 1er arrondissement de Paris. Cela concerne une "église", écrit-elle. Le message donne deux conseils à ses destinataires : "Abritez-vous" et "Ne vous exposez pas".
URGENT - L'alerte attentat vient d'être déclenchée dans une église du 1er arrondissement de #Paris. pic.twitter.com/pCF1ElcvXf
— Arnaud Tousch (@nanotousch) 17 septembre 2016
Quelques minutes plus tard, l'"alerte attentat" est réactualisée. Le lieu de la menace est précisée : il s'agit de l'église Saint-Leu au 92, rue Saint-Denis. Cette fois, le texte précise qu'une "intervention" est "en cours", "suite à un attentat".
L'application SAIP a l'air de fonctionner... #alerteattentat pic.twitter.com/UVFUxGY6RN
— Julia Pascual (@JuliaPascualita) 17 septembre 2016
L'application met à jour une nouvelle fois son message pour annoncer la "fin de l'intervention". La vaste opération de police menée un peu plus tôt a permis d'éliminer tout doute. Il n'y avait en réalité "aucun danger", il s'agissait d'une "fausse alerte".
[#MSGU] 16h50. Fin de l'intervention selon #SAIP à #Chatelet #AlerteAttentat pic.twitter.com/fp91TMGM93
— Laurent Albaret (@laurentalbaret) 17 septembre 2016
Le spectre du raté de l'attentat de Nice lors du 14-Juillet
De nombreux internautes ont reproché à l'application SAIP de s'être emballée, envoyant un message d'alerte anxiogène alors que la menace d'attentat n'était finalement pas avérée. Certains se sont également étonnés d'avoir reçus l'alerte, alors qu'ils n'étaient pas géolocalisés dans la zone désignée comme à risque.
Beaucoup ont rappelé que lors de l'attentat de Nice qui a coûté la vie à 86 personnes le soir du 14-Juillet sur la promenade des Anglais, l'application avait envoyé son alerte avec trois heures de retard. Le terroriste avait foncé sur la foule au volant de son camion vers 22h30. L'application, elle, n'avait alerté ses utilisateurs qu'à 1h34. Un retard dû à des incidents techniques.
D'autres ont cependant fait valoir qu'au moment où l'"alerte attentat" a été envoyée, les autorités ne pouvaient pas savoir que la menace était inexistante et ont défendu ce principe de précaution.
Le principe de l'application d'alerte SAIP :
— Valentin Chatelier (@vchatelier) 17 septembre 2016
- quand il n'y a rien : alerte.
- quand il se passe quelque chose : en retard.#Chatelet
Applaudissons Saip, l'appli-attentat du Gouvernement, qui n'avait pas marché pour Nice mais qui là a fonctionné pour une fausse alerte.
— Alex. (@alex_slwk) 17 septembre 2016
Au moins le dispositif #SAIP fonctionne. #FausseAlerte.
— Damien_Villette (@Damien_Villette) 17 septembre 2016
Bon #SAIP est définitivement une vaste blague. Je ne regrette pas d'avoir desinstallé suite à l'attentat de Nice
— Romain Cauvin (@strife92) 17 septembre 2016
L'application SAIP a trop bien marché cette fois. Mais évidement, personne ne sera content. https://t.co/ETadgrjQPp
— Clément Lanot (@ClementLanot) 17 septembre 2016
Quand je lis les tweets de ceux qui démontent #SAIP pour cette alerte-ci comme pour conjurer leurs propres angoisses pic.twitter.com/7iw78hCkRw
— Grégory Leclerc (@GregLeclerc) 17 septembre 2016
Le gouvernement défend "une prise maximale de précaution"...
Dans un communiqué publié samedi en fin d'après-midi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a expliqué que si "le système d'alerte aux populations 'SAIP' a été immédiatement déclenché", c'était "par précaution" dans un contexte de menace terroriste permanente et d'attentats en série depuis 2015.
"Il est nécessaire de donner un certain nombre d'informations. C'est un besoin pour une prise maximale de précaution", a également justifié le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet, lors d'un point presse organisé près de la zone d'intervention, samedi en début de soirée. Si l'alerte a été déclenchée très rapidement c'était pour conseiller à la population de ne pas s'exposer, justifie Pierre-Henry Brandet.
... mais reconnaît que l'application doit être "améliorée"
L'application SAIP doit encore être "améliorée", a reconnu samedi le porte-parole de la place Beauvau au micro de franceinfo. "L'application est appelée à évoluer", a-t-il insisté. Ses messages doivent être "affinés". Et Pierre-Henry Brandet de conclure : "On va continuer à y travailler."
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter