"Les enfants ont besoin de légèreté, il faut les éduquer à réfléchir par eux-mêmes" : des enseignants veulent repenser l'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard
Au collège Pierre-de-Nohlac, à Versailles, certains enseignants estiment que la traditionnelle minute de silence en hommage aux professeurs assassinés perd de son sens auprès des élèves, les années passant.
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Une minute de silence a été organisée dans les collèges et lycées partout en France, mardi 14 octobre à 10h, cinq ans après l'assassinat de Samuel Paty et deux ans après celui de Dominique Bernard, deux professeurs morts dans l'exercice de leurs fonctions. Mais avec les années qui passent commence à se poser la question de la pertinence de ce type d'hommage.
Les 500 élèves du collège Pierre-de-Nohlac, à Versailles, sont, comme chaque année, rassemblés dans la cour en demi-cercle, face à Valérie Appeau, la principale du collège. "Ce qui s'est passé est absolument intolérable, parce que ces professeurs faisaient simplement leur métier", lance-t-elle dans le micro.
Une demi-journée de réflexion plutôt qu'une minute de silence
Les jeunes qui sont en classe de sixième cette année étaient en CP lorsque Samuel Paty a été assassiné. Quel sens a cet hommage pour eux ? Est-ce la modalité la plus pertinente ? Valérie Appeau s'interroge. "Les enfants ont besoin de légèreté, il faut les éduquer à réfléchir par eux-mêmes, avoir du discernement. La sœur de Samuel Paty dit que ce serait intéressant de faire une demi-journée de réflexion, plutôt qu'une minute de silence qui, au bout de quelques années, perd de son sens."
Du côté des enseignants toutefois, la peine est encore bien présente. "Ce matin, je n'ai pas réussi à retenir mes larmes et j'ai du mal à prendre du recul parce que c'est encore vif", confie Angélique Gauthier, professeure d'histoire-géo. C'est une attaque de l'Éducation nationale, du corps enseignant, de ma matière aussi. Et je me vois à la place de Samuel Paty. Et de me dire qu'on meurt pour apprendre à nos enfants à réfléchir, c'est encore dur", ajoute-t-elle, le sanglot dans la voix.
Malgré l'émotion, cette enseignante se dit elle aussi partagée sur le principe de la minute de silence, d'autant qu'elle ne rend pas hommage aux autres personnels tués récemment par des coups de couteau portés par des élèves.
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