Ce que l'on sait de l'attentat à l'arme blanche à Mulhouse, qui a fait un mort et a blessé plusieurs policiers municipaux

Un suspect, fiché pour prévention du terrorisme, a été arrêté et placé en garde à vue, ainsi que trois autres personnes, a fait savoir le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui s'est saisi de l'enquête.

Article rédigé par franceinfo
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Les secours déployés à Mulhouse (Haut-Rhin) après l'attaque à l'arme blanche, le 22 février 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
Les secours déployés à Mulhouse (Haut-Rhin) après l'attaque à l'arme blanche, le 22 février 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

C'est le premier attentat mortel en France depuis plus d'un an. Une attaque à l'arme blanche à Mulhouse (Haut-Rhin), samedi 22 février, a fait un mort et blessé plusieurs policiers municipaux. Un suspect de 37 ans a été arrêté. Fiché pour prévention du terrorisme, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), il présente "un profil schizophrène", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête, alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a évoqué un "acte terroriste islamiste (...) qui ne fait pas de doute". En plus du principal suspect, trois personnes ont été placées en garde à vue par les enquêteurs, a fait savoir le Pnat, sollicité par l'AFP, dimanche. Voici ce que l'on sait de cette attaque.

Une attaque en pleine rue

Les faits se sont déroulés peu avant 16 heures, à proximité d'un marché couvert en plein cœur d'un quartier fréquenté de la ville de Mulhouse. Un individu a agressé, dans la rue, "plusieurs policiers municipaux, en criant 'Allah Akbar', puis un passant", selon le communiqué du Parquet national antiterroriste (Pnat). Un dispositif policier conséquent avait été mobilisé pour encadrer une manifestation de soutien au Congo.

Après l'attaque, quatre périmètres de sécurité ont été dressés, sur les lieux des attaques successives et de l'arrestation du suspect. De nombreux policiers ont été déployés, ainsi que des militaires de l'opération Sentinelle arrivés en renfort.

Un mort et plusieurs policiers municipaux blessés

Un homme "qui s'est interposé" alors que les policiers étaient pris pour cible a été tué. Ce passant, un ressortissant portugais, était âgé de 69 ans. Selon le procureur de Mulhouse, Nicolas Heitz, deux policiers municipaux ont été gravement blessés, l'un "à la carotide", l'autre "au thorax". Ils ont été hospitalisés en urgence absolue. Il ajoute que trois autres policiers municipaux ont été plus légèrement atteints. Dans son communiqué, le Pnat ne fait état que de trois policiers municipaux blessés.

Un suspect, fiché pour prévention du terrorisme, a été arrêté

Le suspect "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré le procureur de Mulhouse. Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est rapidement saisi de l'enquête, ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Dans la soirée, Bruno Retailleau a donné des précisions sur le profil du suspect placé en garde à vue, sur TF1 et face à la presse à l'hôtel de police de Mulhouse. Cet homme de 37 ans, un Algérien "arrivé illégalement sur le territoire français en 2014", était sous le coup d'une OQTF. Il avait été interpellé fin 2023, peu après le massacre du 7-Octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour "apologie du terrorisme". Dans le cadre de cette procédure, il avait fait l'objet d'une expertise "qui avait détecté un profil schizophrène", a précisé le ministre de l'Intérieur.

Trois autres personnes étaient en garde à vue dimanche, a fait savoir le Pnat, sans détailler leur lien avec les faits.

La France avait tenté d'expulser le suspect vers l'Algérie, selon Bruno Retailleau

L'Algérie avait refusé "à dix reprises" l'expulsion de cet homme, a affirmé Bruno Retailleau sur TF1. D'abord placé dans un centre de rétention administrative après sa condamnation, il avait été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat.

En réaction à cet attentat, "un conseil interministériel de contrôle de l'immigration" se réunira mercredi à la demande du Premier ministre François Bayrou, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dimanche sur Europe 1. Il a expliqué avoir demandé un rapport aux ambassadeurs français dans les 19 pays "où nous avons le plus de difficultés à renvoyer les étrangers en situation irrégulière", dont il présentera les conclusions dans cette réunion.

Emmanuel Macron évoque un "acte terroriste islamiste (...) qui ne fait pas de doute"

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, le président de la République, Emmanuel Macron, a réagi et évoqué un "acte terroriste islamiste (...) qui ne fait pas de doute". "Je veux dire (...) la détermination du gouvernement et la mienne de continuer le travail qui est le nôtre depuis huit ans pour tout faire afin d'éradiquer le terrorisme sur notre sol", a ajouté le chef de l'Etat, exprimant ses "condoléances" à la famille de la victime et la "solidarité de toute la nation". "Une fois de plus, c'est le terroriste islamiste qui a frappé", a déploré de son côté le ministre de l'Intérieur.

"Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil. Mes pensées vont naturellement aux victimes et à leurs familles, avec la ferme espérance du rétablissement des blessés", a écrit sur X le Premier ministre, François Bayrou. "L'horreur vient de saisir notre ville", a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, dans un message posté sur Facebook. Elle a adressé aux victimes et à leurs proches ses "sentiments fraternels".

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