13-Novembre : il y a une différence entre "blessés psychiques" et "victimes" des attentats
Trois ans après les attentats du 13 novembre 2015, beaucoup de Français restent traumatisés. C'est ce que la psychologue Hélène Romano appelle des "blessés psychiques".
C'était il y a trois ans, jour pour jour. Les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis ont fait 130 morts et près de 400 blessés. La psychologue Hélène Romano a explique, mardi 13 novembre, sur franceinfo, la différence entre un "blessé psychique" et une "victime".
franceinfo : Qu'est-ce qu'un blessé psychique ?
Hélène Romano : Le blessé psychique, c'est la personne qui est complètement débordée émotionnellement par rapport à ses troubles et qui n'arrive pas à être dans l'action, à devenir acteur de sa vie, il la subit. La victime, c'est la dimension judiciaire et c'est très important de différencier les deux. La plupart des blessés psychiques n'arrivent pas à nommer, à parler ou à s'exprimer parce qu'ils ont trop peur, trop honte, parce qu'il y a des reviviscences [répétition ou réapparition d'une scène traumatique] trop fortes. Alors que la victime, c'est la voie procédurale et on confond souvent les deux. La personne blessée psychiquement, elle n'est pas en capacité à être suffisamment maître d'elle-même. Beaucoup de personnes qui sont blessées psychiquement, suite aux attentats ou suite à d'autres évènements traumatiques, ce sont des personnes qui n'arrivent pas à apprivoiser leurs troubles, qui n'arrivent pas à vivre malgré tout avec, qui n'arrivent pas à dépasser cet évènement. Elles restent figées et le traumatisme est un temple qui fige.
Les personnes blessées psychiquement vivent-elles en permanence dans le passé ?
Les fractions psychiques de la reviviscence c'est-à-dire le fait d'être à nouveau dans l'évènement comme s'il venait de se produire. Les personnes blessées psychiquement peuvent se retrouver dans cette situation d'impuissance, d'être totalement dépossédées d'elles-mêmes. Le travail psychothérapeutique est d'aider ces personnes à dépasser cet état-là et à apprivoiser leurs troubles. La résilience, ce n'est pas l'oubli !
Peut-on être blessé psychiquement par des images de télévision ?
La réponse est oui. Très clairement par rapport aux enfants en particulier, qui sont restés des heures derrière des images sans être en capacité d'élaborer ce que ça signifiait. En tout cas, sans que les parents puissent mettre des mots pour les enfants, c'est aussi traumatogène. Pour la mémoire collective, on voit dans l'histoire des pays, dans l'histoire des individus que les faits de guerre ont marqué des populations entières.
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