Qui est Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats de Paris, tué dans l'assaut à Saint-Denis ?
Son nom apparaît aussi dans les dossiers de l'attaque du Thalys, du Musée juif de Bruxelles et de "Charlie Hebdo".
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Son corps a été retrouvé dans l'immeuble, "criblé d'impacts". Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'être le commanditaire des attentats du 13 novembre à Paris, a été tué au cours de l'assaut mené mercredi 18 novembre contre un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Son nom apparaît également dans l'enquête sur la fusillade de Verviers, en Belgique, le 15 janvier 2015, et dans celle sur l'attaque du Thalys, en août. Au total, Abdelhamid Abaaoud "semble avoir été impliqué" dans quatre des six attentats évités ou déjoués par les services de renseignement depuis le printemps 2015, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Quel est le parcours de ce jeune Belgo-Marocain âgé de 28 ans, devenu tête de gondole du jihad en Syrie ?
"Jeune, il n'allait jamais à la mosquée", raconte sa sœur Yasmina dans le New York Times (en anglais). Issu d'une famille aisée du quartier de Molenbeek à Bruxelles – qu'on surnomme aujourd'hui le Belgistan pour sa propension à générer des terroristes islamistes –, Abdelhamid Abaaoud reçoit même de son père un magasin de vêtements, après avoir étudié durant un an dans une prestigieuse école privée catholique. "Cela prouve que ce ne sont pas forcément des jeunes de milieux défavorisés qui basculent dans le terrorisme", observe Ahmed El-Khanoussi, député et échevin de Molenbeek, dans Le Parisien.
"Un touriste terroriste" qui se filme avec une GoPro
Puis il se radicalise brutalement : il part pour la Syrie en voiture, accompagné de son jeune frère de 13 ans, rapidement surnommé "le plus jeune jihadiste du monde". "Je me suis demandé tous les jours pour quelle raison il s’était radicalisé à ce point. Je n’ai jamais reçu de réponse", racontait son père Omar au quotidien Het Laatste Nieuws (en flamand) en janvier dernier.
Arrivé en Syrie, il débute en bas de l'échelle du groupe Etat islamique, et s'acquitte des tâches ingrates, comme enterrer les morts. Ce qu'il fait en filmant ses activités sur son téléphone portable ou avec une caméra GoPro fixée à son front. Les images de celui qui se définit alors comme un "touriste terroriste" atterrissent dans les mains d'un journaliste de la RTBF, qui diffuse les premiers faits d'armes d'Abou Omar Al-Baljiki, "Omar le Belge", son nom de guerre. On le voit au volant d'un 4x4 tracter sans ménagement des corps décapités pour les amener à une fosse commune, au milieu d'un champ. Pour se faire oublier, il tente de se faire passer pour mort. Un stratagème qui ne dure qu'un temps.
Un aller-retour en Belgique en 2015 ?
Le jihadiste belge, très actif sur les réseaux sociaux, devient rapidement l'étoile montante de l'Etat islamique, et accorde en février 2015 une longue interview au magazine de l'organisation terroriste, Dabiq. Dans l'article, il explique avoir pu revenir en Belgique pour organiser des attentats. Contrôlé par la police, il affirme avoir été relâché grâce à la photo peu ressemblante de son avis de recherche. Une affaire jamais confirmée par les autorités belges. "Mon nom et ma photo s'étalaient dans tous les journaux, mais j'ai pu rester sur leur sol préparer des opérations contre eux." Il repart pour la Syrie, fin janvier 2015, sans être intercepté.
Suspecté d'être le commanditaire des attentats de Paris,Abu Omar est sans doute le jihadiste belge le connu de Syrie pic.twitter.com/mG3hzStucT
— David Thomson (@_DavidThomson) 16 Novembre 2015
Le nom d'Abdelhamid Abaaoud revient dans le dossier des attentats de Charlie Hebdo. Il aurait préparé une attaque de grande ampleur à Verviers, en Belgique, le jour de la parution de l'hebdo satirique après les attentats, avec la fameuse une "Tout est pardonné" (le numéro a été publié en France le 14 janvier). Abdelhamid Abaaoud est proche de Mehdi Nemmouche, l'homme qui a abattu quatre visiteurs du Musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014. Tout comme d'Ayoub El-Khazzani, l'homme accusé d'avoir tenté de faire un bain de sang dans le Thalys, le 21 août 2015.
Parmi ses amis figurent aussi Salah Abdeslam, actuellement en fuite, et son frère Brahim, qui s'est fait exploser dans le bar Comptoir Voltaire le 13 novembre. La boutique de la famille Abaaoud se trouve de fait à 30 m de l'appartement perquisitionné lundi par la police belge pour retrouver Salah Abdeslam. Celui-ci et Abdelhamid Abaaoud ont même été incarcérés ensemble en 2010 pour braquage, rapporte Libération.
D'après RTL, les services secrets tiennent Abdelhamid Abaaoud pour le cerveau des attaques, et, selon Le Monde, il a plusieurs fois été la cible de frappes aériennes françaises en Syrie, fin septembre. Ce qui ne semble pas l'avoir empêché de planifier le carnage de Paris.
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