Attentats du 13-Novembre : les victimes directes, leurs proches et ceux qui ont aidé les victimes reconnus parties civiles
"C'est très important parce qu'ils ont les mêmes droits maintenant que toutes les victimes d'attentat", souligne un avocat.
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Les victimes directes, leurs proches et les riverains qui sont venus aider les victimes des attentats du 13-Novembre pendant qu'ils se déroulaient sont bien reconnues parties civiles dans le deuxième volet du procès des attentats du 13 novembre 2015, indique la première présidence de la cour d'appel de Paris mardi 25 octobre dans un communiqué.
"Un sentiment de justice enfin rendue"
Elle reconnaît même les victimes de l'explosion survenue le 18 novembre 2015, dans la résidence de la rue Corbillon/rue de la République à Saint-Denis. C'est dans cet immeuble où s'étaient réfugié le coordinateur des attaques Abdelhamid Abaaoud et son complice mort en kamikaze au cours du long et très violent assaut du raid le 18 novembre. Des appartements ravagés, un accompagnement défaillant ensuite et des sequelles psychologiques notamment pour les enfants.
Ces habitants pourront finalement, sept ans plus tard être indemnisés, se félicite Alima, une de leurs porte-parole : "[C'est] un grand soulagement, un sentiment de justice enfin rendue. Il fallait au moins le faire pour les enfants. Leurs vies, pour certains, est totalement détruite, elle est abîmée, elle est fragilisée par le souvenir que ses enfants ont tous été réveillés en pleine nuit par des tirs, par l'explosion."
"Certains enfants ont été mis en joue, ils ont vu leurs parents pleurer, hurler. C'est un traumatisme qu'on ne peut pas imaginer. Une réparation par la justice est important."
Alima, porte-parole d'habitants de Saint-Denisà franceinfo
"C'est une grande victoire judiciaire pour les habitants [de cette résidence] parce que ça fait sept ans qu'on rame pour les faire reconnaître comme victimes à part entière", se réjouit également Maître Méhana Mouhou qui représente environ 80 parties cibiles, propriétaires, locataires ou personnes hébergées dans ce bâtiment. "C'est très important parce qu'ils ont les mêmes droits maintenant que toutes les victimes d'attentat."
"Ils pourront être indemnisés comme des victimes d'attentat, ils pourront avoir les soins nécessaires, les enfants pourront être reconnus pupilles de la Nation."
Me Méhana Mouhouà franceinfo
L'avocat rappelle que ses clients sont "traumatisés", que des enfants sont en "échec scolaire", que certains ont été "mal logés ou pas logés" après l'explosion de leur immeuble, d'autres "ont dormi dans leur voiture". "Ça a été une décente aux enfers et là va commencer la reconstruction pour eux", conclut-il.
Les civils venus immédiatement secourir les blessés des terrasses au péril de leur vie, le soir des attentats du 13 novembre 2015, seront eux-aussi indemnisés. C'est le cas de Jean-Luc Wertenschlag qui habite au dessus du café la Belle équipe, où 19 personnes ont été tuées. Juste après le départ des terroristes, il est sorti de chez lui, a usé de ses notions de secourisme et même sauvé la vie d'une jeune femme. Ce parisien a été durablement marqué psychologiquement : "C'est essentiel pour moi. Ça fait partie de la reconnaissance que j'attendais presqu'émotionnellement. Enfin, on est reconnu, on existe. D'un point de vue dédommagement, indemnisation, je ne sais pas ce que ça amènera, mais ce n'était pas ça que j'attendais. C'était vraiment qu'on puisse commencer à faire bouger la jurisprudence."
"Il y a les victimes directes, il y a les endeuillés et il y a aussi les gens qui viennent porter secours, qui s'impliquent et qui sont impactés, on a pris l'impact de l'attaque."
Jean-Luc Wertenschlag, un parisien ayant secouru une victime du 13-Novembreà franceinfo
Pour les personnes s'étant trouvées à proximité des faits et touchées psychologiquement, la Cour a fait du cas par cas. Concernant les sociétés, les personnes morales, il y a aura indemnisation pour les différents restaurants visés le 13-Novembre et pour le Bataclan.
Une nouvelle audience pour évaluer le montant des indemnisations
En revanche, les villes de Paris et Saint-Denis ne sont pas reconnues parties civiles. Une décision que conteste l'avocat de la Ville de Paris, Patrick Klugman : "Paris a été visée en tant que tel par tous les actes de revendication des attentats qui disaient 'Target Paris' ou 'On a visé la capitale des abominations, Paris'. La cour d'assises nous répond sur ce point : 'c'est la capitale de la France qui était visée et pas Paris'. C'est une pensée subtile. Je trouve cette décision surprenante, choquante et regrettable."
Les personnes physiques et morales reconnues parties civiles devront encore passer devant un juge spécialisé qui après expertise évaluera le montant de leurs indemnisations. Les sommes versées seront prélevées dans le fonds de garantie créé pour les victimes du terrorisme et financé par les cotisations sur les contrats d'assurance.
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