Attentat de Nice : c’est "un acharnement", témoigne la policière municipale Sandra Bertin poursuivie en diffamation

"Les Niçois, les victimes avaient droit à la vérité", s'indigne l'accusée qui a accusé des gradés de la police de lui avoir demandé de modifier le rapport sur les effectifs de police lors de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice.

Article rédigé par franceinfo - avec "ici Azur"
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Temps de lecture : 2min
Sandra Bertin, une policière municipale, assure qu'il n'y avait pas assez d'effectifs déployés le soir du 14 juillet 2016, lors de l'attentat à Nice. Elle donnait une conférénce de presse, le 24 juillet 2016. (VALERY HACHE / AFP)
Sandra Bertin, une policière municipale, assure qu'il n'y avait pas assez d'effectifs déployés le soir du 14 juillet 2016, lors de l'attentat à Nice. Elle donnait une conférénce de presse, le 24 juillet 2016. (VALERY HACHE / AFP)

"Je ne sais pas si on peut parler d'une machination politique, mais en tous les cas d'un acharnement", affirme jeudi 13 mars la policière municipale Sandra Bertin sur "ici Azur". Elle est poursuivie en diffamation jeudi devant le tribunal correctionnel de Nice, après avoir accusé des gradés de la police de lui avoir demandé de modifier le rapport sur les effectifs de police lors de l'attentat de Nice le 14 juillet 2016.

"Je me suis retrouvée confrontée à quelque chose de bien plus grand que moi. Mais pour autant, j'ai refusé de céder. Les Niçois, les victimes avaient droit à la vérité. Il était hors de question qu'on mente sur ces sujets aussi graves", poursuit-elle. Le 14 juillet 2016, un camion avait foncé dans la foule réunie sur la Promenade des Anglais pour le feu d'artifice. Bilan  86 morts et près de 450 blessés.

"Le 14 juillet, nous étions tout seuls"

Sandra Bertin supervisait les caméras le soir de l'attaque au camion. Elle avait alors dénoncé le manque d'effectifs de police nationale dans son rapport. Depuis, elle dénonce des "pressions" de Paris pour faire mentir les images de vidéosurveillance.

La policière estime encore aujourd'hui que les effectifs nécessaires de police n'étaient pas mobilisés. "Les dix derniers 14 juillet, nous avions toujours eu des renforts mobiles qu'il s'agisse de CRS ou de gendarmes, qui n'étaient pas là ce soir-là" du 14 juillet 2016, se souvient-elle. "Nous étions seulement quatre jours après la fin de l'Euro, nous étions sur un dispositif hors norme, avec de la présence policière absolument partout. Et le 14 juillet, nous étions tout seuls" répète-t-elle.

Aujourd'hui, la policière municipale encourt une amende. "Je me retrouve devant le tribunal correctionnel à devoir répondre de faits qui sont totalement injustifiés, parce ce que je dis, c'est la vérité, c'est ce qui s'est passé", plaide Sandra Bertin. Le 7 juin 2017, l'agente a déposé plainte pour abus d'autorité et escroquerie aggravée, rappelle "ici Azur". Sa plainte a été classée deux mois et demi après et un non-lieu a été prononcé en mai 2023, décision confirmée en appel l'année suivante. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, avait également déposé plainte contre Sandra Bertin. La policière avait été relaxée.

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