Surveillante poignardée en Haute-Marne : la droite dénonce du "laxisme", la gauche pointe un "manque de moyens" pour "protéger" les écoles

La mort d'une surveillante, âgée de 31 ans, poignardée, mardi 10 juin, par un élève devant son collège à Nogent, en Haute-Marne, lors d'un contrôle de sacs, suscite de nombreuses réactions politiques. Le collégien a été arrêté.

Dernière réaction en date, celle du Premier ministre François Bayrou : "La menace des armes blanches chez nos enfants est devenue critique", écrit le chef du gouvernement qui ajoute : "Comme décidé en mars [avec ces contrôles aléatoires à l'entrée des établissements scolaires], il nous revient de faire de ce fléau, répandu partout, un ennemi public."

"Une sauvagerie sans précédent"

Sur le réseau social X, Emmanuel Macron dénonce un "déferlement de violence insensé" et assure que le gouvernement est "mobilisé pour faire reculer le crime", alors que sa ministre de l'Education Elisabeth Borne était attendue sur place à la mi-journée.

Le chef de l'Etat est dans le viseur de l'extrême droite et du Rassemblement national, Jordan Bardella en tête. Le patron du RN a réagi en deux temps. D'abord pour dénoncer "une sauvagerie sans précédent qui n'épargne aucun lieu et aucun territoire".

Puis dans un deuxième message sur X, Jordan Bardella fustige le "mépris" du président qui dénonçait encore ce week-end dans le journal Le Parisien ceux qui "brainwashent", traduction : "qui lavent les cerveaux sur l'invasion du pays et les derniers faits divers".

Marine Le Pen appelle à une "réponse politique ferme, implacable et déterminée face au fléau de la violence des mineurs". Elle dénonce une "désacralisation de la vie, banalisation de l'ultraviolence, encouragée par l'apathie des pouvoirs publics à y mettre fin". "L’école doit redevenir un sanctuaire étanche à l’ensauvagement national", lance aussi Eric Ciotti, président du groupe UDR (Union des droites pour la République) allié du RN. Réaction encore de Laurent Wauquiez, le chef de file des députés LR qui accuse le gouvernement de "laxisme" et de "manque de fermeté".

"Le fléau des armes blanches entre à l'école, il y a urgence"

La gauche n'est pas en reste. Plusieurs élus montent au créneau après l'annonce de la mort de cette surveillante, mais pas sur le même registre. Ce drame "horrifie et nous glace", écrit sur les réseaux sociaux la patronne des députés insoumis, Mathilde Panot. Le communiste Fabien Roussel appelle à "protéger" l'école de la violence. "C'est l'avenir de toute notre société qui est en jeu", écrit le secrétaire national du Parti communiste.

Réaction de l'ancien président de la République et député socialiste François Hollande selon qui "la communauté éducative mérite le soutien de toute la Nation et des moyens nouveaux pour prévenir cette insupportable violence."

"Le fléau des armes blanches entre à l'école, il y a urgence", alerte de son côté le député François Ruffin, président du parti Picardie Debout. Et puis réaction de la présidente de l'Assemblée nationale. "Aucun mot n'est à la hauteur de l'horreur", réagit Yaël Braun-Pivet qui fera respecter, à 15h, une minute de silence en hommage à cette surveillante juste avant une séance de questions au gouvernement qui s'annonce très agitée.

"Soutien à toute la communauté éducative de notre pays"

"Abomination", réagit également Olivier Faure sur X. "Le meurtre d’une assistante d’éducation, attaquée au couteau par un élève de 14 ans au collège Françoise-Dolto à Nogent révèle une fois de trop la présence d’armes blanches dans nos écoles".  "Ce drame est effroyable", écrit Gabriel Attal, le président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale. "Je veux dire toute ma solidarité aux proches de la victime, à tous les membres de la communauté éducative et à tous les élèves de France".

La leader écologiste Marine Tondelier s'est dite sur X "horrifiée" par le meurtre d'une surveillante devant son collège à Nogent. "Mes pensées accompagnent ses proches, le gendarme blessé et tous les membres du collège Françoise-Dolto. Soutien aussi à toute la communauté éducative de notre pays, je partage votre choc ce matin", écrit-elle.