Quatre dentistes et un expert-comptable poursuivis dans une affaire "exceptionnelle" d'escroquerie à l'Assurance maladie évaluée à 2,3 millions d'euros

L'enquête a été ouverte en octobre 2024 après un signalement de la CPAM des Yvelines.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Image d'illustration d'un cabinet dentaire. (GEORGES GOBET / AFP)
Image d'illustration d'un cabinet dentaire. (GEORGES GOBET / AFP)

Quatre dentistes et un expert-comptable sont poursuivis dans une affaire d'escroquerie à l'Assurance maladie, affirme mardi 30 septembre dans un communiqué la gendarmerie nationale. Après un an d'investigation, les cinq prévenus ont été déférés devant le parquet de Versailles pour des faits d'escroquerie en bande organisée au préjudice de la Caisse primaire d'assurance maladie des Yvelines (CPAM), faux et usage de faux, abus de biens sociaux, travail dissimulé, complicité d'exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste et blanchiment de crime ou délit et complicité de ce délit.

Le bénéfice criminel présumé de cette escroquerie est évalué à 2,3 millions d'euros pour un préjudice de la CPAM 78 de plus de 500 000 euros. "Une fraude d'une ampleur exceptionnelle", souligne le colonel Denis Hebinger, commandant la section de recherches de Versailles à qui l'enquête a été confiée avec le soutien du groupement de gendarmerie des Yvelines, le Groupe interministériel de recherche de Versailles et le Commandement pour l'environnement et la santé publique (Cesan) de la gendarmerie.

Jusqu'à huit fois plus d'implants qu'ailleurs

L'enquête a été ouverte en octobre 2024 après un signalement de la CPAM 78. La Caisse primaire d'assurance maladie remarque qu'un cabinet dentaire situé près de Mantes-La-Jolie facture un nombre de soins médicaux onéreux, comme les implants, cinq à huit fois plus élevé qu'un autre cabinet de la même taille. En arrivant pour une carie, les patients repartent avec une proposition d'implant à plusieurs milliers d'euros.

Une partie de l'argent de la société est utilisée pour des dépenses personnelles. Les espèces données par certains patients sont blanchies par l'achat de montres de luxe. Le tout grâce à un système de fraude habilement élaboré par l'expert-comptable. À l'issue de l'enquête, les gendarmes ont saisi plus d' 1,4 million d'euros d'avoirs criminels en espèces et sur les comptes bancaires des prévenus. Les cinq prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire strict avec notamment l'interdiction d'exercer leur métier et de quitter le territoire national. Ils seront jugés en mars 2026.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.