Prison de "haute sécurité" pour narcotrafiquants : "On a toujours dit qu'il fallait des établissements spécifiques", salue un syndicat pénitentiaire

Les "cent plus gros narcotrafiquants" qui poursuivent leur activité criminelle depuis leur cellule seront isolés dans "une prison de haute sécurité" à l'été, a annoncé dimanche le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Une annonce qui saluée par les syndicats du secteur.

Article rédigé par franceinfo
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La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)
La prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"Comme pour le terrorisme, on a toujours dit qu'il fallait des établissements spécifiques et non pas des quartiers spécifiques au sein d'un établissement" pour isoler les narcotrafiquants, réagit lundi 13 janvier sur franceinfo Emmanuel Baudin, secrétaire général Force ouvrière Justice, après l'annonce de Gérald Darmanin.

Le ministre de la Justice, invité dimanche sur LCI, a affirmé vouloir rassembler dans une même prison de "haute sécurité" les "cent pires narcotrafiquants" afin de les empêcher de poursuivre leurs activités criminelles de trafic depuis leur cellule. "Nous allons prendre une prison française, on va la vider des personnes qui y sont et on y mettra, puisqu'on l'aura totalement isolée, totalement sécurisée, avec des agents pénitentiaires particulièrement formés, anonymisés", les "cent plus gros narcotrafiquants", a développé le garde des Sceaux, sans préciser quel serait cet établissement pénitentiaire.

Avant de conclure : "On va montrer que quand on est en prison et qu'on est un narcotrafiquant on ne peut pas téléphoner et on ne peut pas avoir une vie agréable", a-t-il ajouté. 

Un risque sécuritaire ?

"On avait fait la même erreur avec le terrorisme : on avait éparpillé ces détenus dans des quartiers d'isolement. On s'était retrouvé avec des détenus qui, même à l'isolement, arrivaient à radicaliser d'autres détenus par la fenêtre le soir en parlant", critique Emmanuel Baudin. 

Éric Fievez, de la CFDT Pénitentiaire, pondère toutefois l'avis de son confrère, estimant que "mettre tous les détenus dangereux au même endroit va poser un problème sécuritaire". "Gendarmerie, police, forces pénitentiaires" devront être mobilisées pour "empêcher les accès". 

Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, n'a pour l'instant pas précisé quel établissement pourrait être concerné. Selon une source syndicale à franceinfo, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais et le centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe dans l'Orne répondent aux critères de sécurité.

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