Images "choquantes" d'évacuation de migrants : Éric Coquerel appelle Gérald Darmanin à retirer "sa loi"
Le député LFI était présent lundi soir place de la République au moment où des migrants ont été parfois violemment dispersés par la police. Il parle de "répression totalement disproportionnée" et pointe du doigt le "fameux article 24" de la proposition de loi "sécurité globale".
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"Si monsieur Darmanin veut que les images d’hier deviennent généralisées, eh bien, il fait passer [la loi de sécurité globale], sinon il la retire", a déclaré mardi 24 novembre sur franceinfo le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel, présent lundi soir place de la République où des policiers sont intervenus parfois violemment pour disperser plusieurs centaines de migrants. Les images de l’évacuation ont été jugées "choquantes" par le ministre de l'Intérieur qui a annoncé avoir demandé un rapport au préfet de police.
franceinfo : Que s’est-il passé hier soir place de la République ?
Éric Coquerel : On a assisté à une répression malheureusement pas inédite, c'est-à-dire totalement disproportionnée. Y avait-il un risque pour les policiers ? Non, ils en conviennent. Y avait-il le même risque pour une détérioration de matériel ? Non. Donc, cela a été une répression qui s'est abattue, je le rappelle, sur des gens qui demandent juste qu'on respecte leurs droits humains, sur des militants pacifiques, sur des journalistes et des élus sans distinction. Cela s'était déjà passé mardi dernier, alors cela avait été un peu plus dans le silence. Vous savez comme moi que des journalistes avaient été sommés d'arrêter de faire leur travail et certains mis en garde à vue. Et là, cette fois-ci, c'est un cran supplémentaire.
Pour moi, il y a une chose évidente, c'est que si les policiers se permettent cela de cette manière-là dans les rues de Paris, c'est que cela a évidemment un lien avec la loi sécurité globale, c'est-à-dire qu'il n'y a plus aucun frein par rapport à cette répression.
Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denisà franceinfo
Donc, voilà aujourd'hui la situation dans laquelle nous sommes. J'ai entendu monsieur Darmanin réagir par rapport non pas à des images, mais des faits, cette répression dont je parle. Maintenant, il faut absolument faire baisser la tension, faire baisser l'escalade qui est en cours et notamment retirer cette loi.
Avez-vous été victime de la violence des policiers hier soir ?
J'ai été bousculé par les forces de l'ordre. Il y avait un jeune homme qui, à côté de moi, a juste voulu éviter que je tombe à un moment donné parce que c'était de cela dont il était question, avec le risque d'écrasement, qui a été arrêté par les forces de l'ordre juste parce qu'il a voulu m'aider. Ensuite, on s'est retrouvé avec une partie du Conseil de Paris nassés, avec les journalistes. On ne savait pas pourquoi. C'est-à-dire que pendant une heure, on nous a empêchés de circuler. Certainement pour ne pas témoigner sur ce qui se passait ailleurs. Donc, hier, il n'y avait aucune distinction. Le journaliste Remy Buisine, à un moment donné, un policier le frappe et le journaliste lui dit : "Cela fait la troisième fois". Le policier lui dit : "Jamais deux sans trois". Voilà ce qui s'est passé.
Gérald Darmanin se dit choqué et annonce qu'il va prendre des décisions dès la réception de ce rapport de la préfecture. Quelles sont les décisions qu'il doit prendre ?
Il n’a pas besoin de rapport. Cela fait longtemps qu'on alerte le pouvoir sur le fait que les consignes, la manière dont ils appliquent une doctrine policière qui ne va pas dans ce pays depuis maintenant deux ans, qui a fait, je vous le rappelle, des dizaines d’éborgnés, des milliers de gardes à vue. Il faut absolument changer de doctrine. Pour commencer, il ne faut pas l'aggraver avec une loi de la surveillance généralisée et ce fameux article 24. Hier les policiers, mardi dernier c'était la même chose, empêchaient des journalistes de travailler. Imaginez que cette loi passe. Qu'est-ce que vous croyez qu'il va se passer ? Bien évidemment, ça va être pour eux la possibilité de le faire de manière encore plus forte, de manière légale, penseront-ils. Donc, si monsieur Darmanin veut que les images d’hier deviennent généralisées, et bien, il fait passer sa loi, sinon il la retire. À partir de là, on discute de doctrine policière parce qu’on n'est plus tout à fait, quand on voit les images d’hier, dans une démocratie. On se rapproche plus de ce que j'appelle un régime autoritaire, voire policier.
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