Réforme de la police municipale : "La plupart de ce qui a été annoncé, on le fait déjà", soulignent les syndicats

Au cours d'un déplacement au poste de police municipale de Sartrouville (Yvelines), Bruno Retailleau a présenté les conclusions du "Beauvau des polices municipales", mardi 2 septembre. Le ministre de l'Intérieur a également rappelé les grandes lignes de la réforme de la police municipale qu'il porte. Un texte sans nouveauté selon les syndicats.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers municipaux à Nîmes, le 13 décembre 2023. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)
Des policiers municipaux à Nîmes, le 13 décembre 2023. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

"La plupart de ce qui a été annoncé" par le ministre de l'Intérieur au sujet de la réforme de la police municipale, "on le fait déjà", soulignent, mardi 2 septembre, au micro de France Inter, les syndicats Unsa et Force ouvrière. Bruno Retailleau a détaillé lors d'un déplacement à Sartrouville (Yvelines) les "nouvelles prérogatives" que souhaite donner le gouvernement aux policiers municipaux pour "assurer une meilleure sécurité" dans les communes.

Le projet de loi prévoit "des prérogatives judiciaires élargies" pour les policiers municipaux qui "pourront constater neuf délits" : vente à la sauvette, vol inférieur à 300 euros, conduite malgré une invalidation du permis, occupation illicite de hall d'immeuble, vente d'alcool aux mineurs, entrave à la circulation, usage de stupéfiants, inscription, signe ou dessin ayant entraîné un dommage léger et outrage sexiste, selon un communiqué.

"En aucun cas, ce qu'ils nous ont annoncé est quelque chose de ‘wahou’. La plupart de ce qui a été annoncé, on le fait déjà", relève Tarik Maouchi, délégué syndical de l'Unsa Police. Les agents pourront aussi utiliser des drones. "Oui, ça va être un outil en plus" mais pour le reste, "un défaut de permis de conduire, une petite quantité de stup, une vente à la sauvette, on traite déjà", confirme Michel Choukri, représentant de FO Police municipale.

Certaines procédures nécessitaient toutefois aujourd'hui l'intervention de la police nationale. La réforme permettra de donner "une méthodologie pour gagner du temps, on nous propose de faire le travail de A à Z", reconnaît Michel Choukri. Elle va permettre de "libérer les forces de police nationale, leur donner plus de liberté dans leur action et nous donner à nous certaines prérogatives qui nous permettront de gérer jusqu'à certains seuils, certains délits et infractions", ajoute Tarik Maouchi.

Les syndicats regrettent en revanche l'absence du volet "social" de la réforme. "C'est assez frustrant", dit Michel Choukri. "Aujourd'hui, il ne parle que des prérogatives." Ils préviennent déjà que ces nouvelles mesures ne seront appliquées sur le terrain que s'il y a un volet social conséquent en échange et demandent par exemple la prise en compte d'une large partie de leurs primes, notamment, dans le calcul de la retraite.

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