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Attentat à la préfecture de police de Paris : "L'État a failli à sa mission de nous protéger", estime l'avocat de la veuve d'une victime, qui demande réparation

L'avocat demande au ministre de "reconnaître la responsabilité de l'Etat".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La cérémonie en l'honneur des victimes de Mickaël Harpon s'était tenue le 3 octobre 2019 dans la cours de la Préfecture de Police de Paris. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS via AFP)
La cérémonie en l'honneur des victimes de Mickaël Harpon s'était tenue le 3 octobre 2019 dans la cours de la Préfecture de Police de Paris. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS via AFP)

"L'État a failli à sa mission de nous protéger", estime lundi 20 mai sur franceinfo Édouard Bourgin, avocat de la veuve de l'un des quatre personnels de la préfecture de police de Paris tués par Mickaël Harpon en octobre 2019. Face au risque très probable qu'il n'y ait pas de procès de cet attentat, l'avocat a écrit au ministre de l'Intérieur pour demander réparation à l'État, a révélé le journal Le Parisien. Dans le mémoire envoyé au ministre, l'avocat a listé "les 15 ou 16 évènements préoccupants qui méritaient tous un signalement" en raison de sa radicalisation, détaille-t-il sur franceinfo. Il demande "très clairement au ministre de reconnaître la responsabilité de l’État".

"Dans cette affaire, comment expliquer autrement que par des fautes graves qu’un attentat islamiste ait pu frapper l’un des principaux services de renseignements spécialisés dans la radicalisation ? Je crois que l'État doit répondre de ses fautes pour que l'État français se redresse", estime Édouard Bourgin. Il dénonce des "fautes personnelles graves" de certains agents et des fautes de l'État. S'il n'obtient pas de réponse de la part du ministère, il envisage de "saisir le tribunal administratif".

Des failles mises en avant rapidement

Le 3 octobre 2019, Michael Harpon, agent administratif à la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, a tué au couteau trois policiers et un agent administratif, avant d'être abattu dans la cour de la préfecture de police. Rapidement, des failles ont été mises en avant. La radicalisation de cet agent de 45 ans était en effet déjà connue mais sa hiérarchie directe n'a pas fait remonter plusieurs incidents, comme son refus de faire la bise aux femmes, ou encore certaines déclarations après l'attentat de Charlie Hebdo, notamment "c'est bien fait". Son habilitation secret-défense lui avait pourtant été renouvelée.

Sur le plan judiciaire, les investigations sont désormais terminées et en raison de la mort de Mickael Harpon et de l'absence de complicité, il est très probable qu'il n'y ait pas de procès pour cette attaque terroriste.

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