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Mort de Clément Méric : les politiques accusés de récupération

Elus et responsables politiques ont tous condamné l'agression qui a coûté la vie au militant antifasciste. Mais ils se reprochent mutuellement d'instrumentaliser le drame.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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NKM, la candidate UMP à la mairie de Paris, s'est rendue au rassemblement sur les lieux de l'agression, jeudi 6 juin 2013. Mais elle a été prise à partie par des étudiants. (MAXPPP)
NKM, la candidate UMP à la mairie de Paris, s'est rendue au rassemblement sur les lieux de l'agression, jeudi 6 juin 2013. Mais elle a été prise à partie par des étudiants. (MAXPPP)

Après la mort, jeudi 6 juin, du militant antifasciste Clément Méric, agressé la veille à Paris par des individus gravitant dans les milieux d'extrême droite, la polémique s'invite chez les partis politiques, chacun accusant l'autre d'instrumentalisation.

Mélenchon accuse le PS et l'UMP d'instrumentaliser l'extrême droite

Invité vendredi 7 juin sur RMC et BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a accusé le Parti socialiste d'avoir "instrumentalisé à mort" l'extrême droite. "L'UMP en a fait autant", a-t-il ajouté, affirmant que ces deux partis "utilisent le Front national comme l'épouvantail de service".

La mort de Clément Méric ? "C'est un fait politique, Monsieur Bourdin, arrêtez vos salades, a lancé le coprésident du Parti de gauche au journaliste qui l'interviewait. Il ne faut pas mettre un signe égal entre ceux qui frappent et qui tuent (...), entre la victime et le bourreau."

Eric Ciotti rappelle les débordements du Trocadéro

Interrogé sur Canal+, le député UMP Eric Ciotti a pointé des "amalgames ridicules faits hier, cette tentative un peu outrancière de récupération de la gauche".

Le bras droit de François Fillon a assuré vendredi que "la violence n'a pas de couleur politique", en appelant à la combattre à l'extrême droite comme à l'extrême gauche.

Comme l'avait fait la veille l'ancien Premier ministre, Eric Ciotti a assuré que la mort du jeune militant n'avait "absolument rien à voir" avec la Manif pour tous. "La responsabilité, c'est cette explosion de violence qui trouve des alibis politiques ou des alibis sportifs", a assuré le délégué de l'UMP aux fédérations, en rappelant les incidents autour du PSG au Trocadéro, lundi 13 mai. 

NKM et Hidalgo prises à partie 

La candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a été prise à partie jeudi soir par quelques personnes alors qu'elle venait rendre hommage à Clément Méric sur les lieux de la bagarre mortelle.

Elle a été accueillie sur place par des cris hostiles, des "dégage !, dégage !" ou "tu n'as rien à faire ici". NKM, qui était accompagnée d'une dizaine de personnalités et élus de Paris, dont son ex-rival à la primaire UMP Pierre-Yves Bournazel, est restée en tout et pour tout une vingtaine de minutes sur place avant de quitter les lieux sous la protection d'une dizaine de gendarmes.

Les dirigeants socialistes n'étaient pas non plus les bienvenus et la candidate PS à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, a été contrainte de quitter le rassemblement place Saint-Michel après avoir été conspuée.

De manière générale, tant au rassemblement devant Sciences Po Paris jeudi midi qu'aux autres mobilisations organisées dans la soirée, les étudiants dénonçaient la présence des responsables politiques. 

Najat Vallaud-Belkacem ne veut pas assimiler extrême gauche et extrême droite

La porte-parole du gouvernement a jugé vendredi que renvoyer dos à dos l'extrême droite et l'extrême gauche revenait "à atténuer la responsabilité des agresseurs" de Clément Méric. La veille, Jean-François Copé (UMP) réclamait la dissolution des groupuscules "d'extrême droite comme d'extrême gauche", dont la "seule expression est la violence".

Sur iTélé, la ministre a déclaré que le président de l'UMP "a tort, absolument tort". Pour elle, "c'est au fond atténuer la responsabilité en l'occurrence des agresseurs", a-t-elle argumenté. "M. Copé a perdu là encore une occasion de se taire".

Une pancarte aperçue au rassemblement place Saint-Michel à Paris (JELENA PRTORIC / FRANCETV INFO)
Une pancarte aperçue au rassemblement place Saint-Michel à Paris (JELENA PRTORIC / FRANCETV INFO)

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