Meurtre dans une mosquée du Gard : "Je me demande si M. Retailleau avait piscine", réagit le président de SOS Racisme

Dominique Sopo déplore le manque de réaction "de certains responsables politiques", notamment du ministre de l'Intérieur, après l'assassinat, vendredi, d'un homme dans une mosquée du Gard.

Article rédigé par franceinfo
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Dominique Sopo, président de l'association SOS Racisme, sur franceinfo, dimanche 27 avril. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Dominique Sopo, président de l'association SOS Racisme, sur franceinfo, dimanche 27 avril. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ce qui est étonnant, c'est la timidité des réactions de certains responsables politiques", réagit le président de SOS Racisme Dominique Sopo, sur franceinfo, dimanche 27 avril, deux jours après l'assassinat d'un fidèle musulman de plusieurs dizaines de coups de couteau à la mosquée de la Grand-Combe dans le Gard. "Je me demande si M. Retailleau, hier, avait piscine. On ne l'a pas entendu. Il y a des personnes qui parlent souvent beaucoup au moindre fait d'actualité", poursuit Dominique Sopo.

Le président de SOS Racisme reproche au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau de s'être "précipité à Nantes" après l'attaque dans le lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides qui a fait une victime, "pour raconter à peu près n'importe quoi". "Là, il a su s'exprimer, se déplacer, se prendre pendant quelques instants pour le ministre de l'Education nationale mais, en tant que ministre des cultes, lorsque l'information que ce crime est au moins en partie motivé par la haine envers les musulmans, il y a un silence pour le moins assourdissant", poursuit-il.

"Un acte de haine assez sauvage"

"L'auteur du crime parle de 'Allah de merde', il ne connaît pas la victime manifestement, il a préparé son coup. On est sur un acte de haine assez sauvage, on parle de 40 à 50 coups de couteau et un homme qu'on laisse agoniser comme, sans doute, on ne laisserait même pas agoniser un chien", dénonce Dominique Sopo.

Le vice-président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et recteur de la mosquée Sud-Nîmes, Abdallah Zekri, a expliqué à franceinfo qu'après les menaces reçues par les mosquées"les gens ne portent pas plaine, car à chaque fois on nous dit que l'auteur ne peut pas être identifié, et donc l'affaire est classée". Dominique Sopo demande que "les actes soient au maximum répertoriés pour qu'il y ait une visibilité de cette agressivité, de ces propos, de ces actes parfois du quotidien qui sont absolument insupportables, qui, on le voit, sont aussi le signe d'une montée d'excitation dans une partie de la société qui peut mener au crime". Le président de SOS Racisme appelle à "un sursaut collectif : que les gens s'investissent, que les gens manifestent, que les gens s'indignent, que les gens s'engagent parce que si on laisse faire ça va mener à des effondrements dans notre société".

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