Cold cases : le dispositif "En quête d'indices" lancé une cinquième fois, pour l'affaire du meurtre d’Ariane Guillot en 2001 à Nice

Le procureur de Nanterre lance mardi un appel à témoins vidéo, pour faire avancer l'enquête après le meurtre d'Ariane Guillot, à Nice en 2001. Un appel permis grâce au nouveau dispositif "En quête d’indices".

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le 13 mai 2001 à Nice, une marche silencieuse avait été organisée en mémoire d'Ariane Guillot, enseignante tuée d'un coup de couteau sur la colline du château de la ville, le 18 avril. (JACQUES MUNCH / AFP)
Le 13 mai 2001 à Nice, une marche silencieuse avait été organisée en mémoire d'Ariane Guillot, enseignante tuée d'un coup de couteau sur la colline du château de la ville, le 18 avril. (JACQUES MUNCH / AFP)

Un appel à témoins est lancé mardi 14 octobre par le procureur de Nanterre, a appris franceinfo auprès du parquet. Les enquêteurs souhaitent recueillir des indices, 24 ans après la mort d'Ariane Guillot à Nice en 2001. En avril 2024, les ministères de l'Intérieur et de la Justice ont lancé En quête d'indices, un nouvel outil d'appel à témoins qui prend la forme de vidéos courtes rappelant les faits, les éléments de l'enquête, etc. Le but est de récolter de nouveaux témoignages et de faire avancer l'enquête.

Pour la cinquième fois depuis son lancement, Yves Badorc, procureur de la République de Nanterre, utilise cet outil. Cette fois-ci, pour l'affaire du meurtre d’Ariane Guillot, 25 ans, commis le 18 avril 2001, en fin d'après-midi, dans le parc de la colline du Château à Nice (Alpes-Maritimes).

En février 2023, le parquet du Pôle national crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) a ouvert une nouvelle enquête préliminaire. Les investigations ont été confiées à l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), en co-saisine avec la police judiciaire de Nice.

Un seul témoin direct

La jeune femme "a été victime d'un unique coup de couteau en pleine poitrine, le seul témoin direct reste à ce jour le neveu de la victime âgé de trois ans au moment des faits", peut-on entendre dans la vidéo diffusée par les autorités. "Une employée du parc entend une voix féminine qui lui semble apeurée, qui répète à deux reprises : 'Je n'en ai pas'", ajoute dans la vidéo Christel Pajani, qui dirige la brigade criminelle de Nice.

On ne sait pas si son agresseur lui a demandé de l'argent ou une cigarette. Dans sa fuite, il va se blesser et laisser une trace de sang. Mais l'exploitation de son ADN n'a rien donné. "Ariane était institutrice, très douce", elle "se promenait simplement avec mon fils de trois ans dans les bras", raconte son frère, Tristan Guillot, au micro de franceinfo. "Faire ça, c'est quelque chose d'odieux, d'insupportable. C'est une vie qui s'en va en un instant."

"En sa mémoire, il faut continuer à chercher, c'est important"

Tristan Guillot, frère de la victime

à franceinfo

L'objectif avec ce nouvel appel à témoins, sous format vidéo, est de pouvoir recueillir ne serait-ce qu'un détail en plus. "Enquêter pour élucider une affaire criminelle et pouvoir confondre un criminel n'est jamais une bouteille à la mer", souligne le procureur Yves Badorc à franceinfo. "C'est une obligation que se doit la justice. Et un élément qui peut être insignifiant pour une personne qui se baladait ce jour-là, sur un endroit notoirement connu à Nice, peut être un élément déterminant pour les enquêteurs, insiste-t-il. C'est une chance que l'on doit se donner à chaque fois."

Les quatre derniers appels à témoin vidéo du dispositif En quête d'indice étaient dédiés à l'affaire du violeur au couteau (2 avril 2024), à l'affaire des disparus du fort de Tamié (3 mai 2024), à l'affaire du meurtre de Ginette Naime (12 juin 2024) et à l'affaire liée à la disparition de Florence Bloise-Desobry (4 octobre 2024).

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