Le parquet de Dijon ouvre une enquête pour incitation au suicide contre X après la mort suspecte d'une jeune femme de 25 ans

Selon la famille de la victime, le suicide de cette jeune femme originaire de Saône-et-Loire, est lié à un site web localisé outre-Atlantique, où elle aurait été accompagnée dans son geste.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Bourgogne
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Site web, illustration. (DIDEM MENTE / ANADOLU)
Site web, illustration. (DIDEM MENTE / ANADOLU)

Le parquet de Dijon (Côte-d'Or) a ouvert une enquête pour incitation au suicide "contre X" suite à la mort d'une jeune femme de 25 ans dans son appartement dijonnais à la fin du mois d'octobre, a appris vendredi 21 mars "ici Bourgogne" (ex-France Bleu), confirmant des révélations du Bien Public et du Journal de Saône-et-Loire. Selon la famille de la victime, le suicide de cette jeune femme de 25 ans, originaire de Saône-et-Loire, est liée à un site web localisé outre-Atlantique.

Sophie Caparos, sœur de la victime, et son mari affirment à "ici Bourgogne" que Marie, 25 ans, a été assistée à distance pour se suicider. Ils ont découvert le site en fouillant dans l'ordinateur de la victime. "Ça nous a été marqué en anglais qu'elle était bannie du site. On s'est dit qu'ils étaient au courant que Marie était certainement décédée." En fouillant un peu plus, ils tombent sur un compte-rendu glaçant des dernières heures de leur proche. "Respiration de plus en plus calme. Respiration très lente. Plus aucun bruit de respiration évident. Puis c'est marqué Fin de l'appel. Silence", a retranscrit Sophie Caparos auprès d"ici Bourgogne".

"Stupéfaite et effarée"

L'hypothèse privilégiée par les proches de la victime est qu'elle a été accompagnée dans son suicide par une autre personne de l'autre côté de l'Atlantique. La famille demande la fermeture du site en question.

Auprès de France Inter, Josiane Corneloup, la députée de la deuxième circonscription de Saône-et-Loire, d'où était originaire la jeune femme, se dit "stupéfaite et effarée" que le suicide "puisse être encouragé de cette façon" par ce site internet. "J'ai pris trois initiatives", explique-t-elle à France Inter : "Contacter la procureure de la République, interpeller le directeur de Google France, et alerter le ministre de l'Intérieur. Il m'a répondu qu'une action judiciaire était entreprise via la plateforme Pharos."

Attente des résultats de l'enquête

"Il y a une enquête en cours et il faut vraiment que ce soit une décision de justice pour fermer le site", poursuit la députée, alertée directement par la famille de Marie. "Nous avons pu déréférencer des liens du site sur les moteurs de recherche, ce qui limite son accès, mais on ne peut pas déréférencer tout le site en raison de l'enquête judiciaire qui est en cours."

"Nous attendons les résultats de l'enquête", ajoute-t-elle. "C'est très compliqué car ce site se situe aux États-Unis, et donc ça sera forcément une procédure longue et difficile. Mais il y a déjà d'autres pays européens qui ont fermé ce site", ajoute Josiane Corneloup, citant notamment l'exemple de l'Allemagne.


Pour rappel, le numéro national de prévention du suicide est le 31.14.

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