Evasion d'un détenu à Lyon-Corbas : le fugitif fait désormais l'objet d'une notice rouge émise par Interpol

Le directeur de l'administration pénitentiaire a estimé dimanche que des "défaillances humaines" étaient en cause dans la fuite d'un prisonnier de 20 ans, qui s'était caché dans un sac de linge.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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La silhouette d'un surveillant pénitentiaire dans la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, le 2 avril 2009. (FRED DUFOUR / AFP)
La silhouette d'un surveillant pénitentiaire dans la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, le 2 avril 2009. (FRED DUFOUR / AFP)

Un détenu de 20 ans est toujours activement recherché après son évasion de la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. Le fugitif fait désormais l'objet d'une notice rouge d'Interpol, dimanche 13 juillet, a appris France Télévisions auprès du parquet et de l'administration pénitentiaire, confirmant une information de BFMTV. Cette notice, accompagnée de plusieurs photographies du suspect, est un avis de recherche international adressé aux 196 pays membres de l'organisation. Elyazid A., né à Mamoudzou, capitale de Mayotte, est l'auteur de nombreuses infractions.

La notice rouge est émise alors que peu de détails ont encore filtré sur les circonstances de cette fuite, vendredi. Le fugitif "a profité de la complicité d'un co-cellulaire, libérable vendredi matin, pour se cacher dans un gros sac de linge" et s'évader de l'établissement, a commenté Sébastien Cauwel, directeur de l'administration pénitentiaire, sur BFMTV, dimanche 13 juillet. Il a évoqué un "phénomène extrêmement rare, que nous n'avons jamais connu dans cette administration, et qui révèle manifestement une série de dysfonctionnements graves, inadmissibles".

Sébastien Cauwel a "immédiatement" demandé une enquête interne à l'établissement. Il ajoute que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a lui demandé à l'Inspection générale de la justice (IGJ) de mener une mission à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. "Il y a eu beaucoup d'erreurs manifestement, des défaillances qui sont graves", a également déclaré le directeur de l'administration pénitentiaire auprès de France Télévisions. "Nous devons savoir à chaque instant où se trouve chaque détenu", a-t-il rappelé. L'enquête devra également déterminer pourquoi l'alerte a été déclenchée seulement 24 heures après l'évasion, ce qui suscite également des interrogations sur la surveillance des détenus.

"Des défaillances humaines"

Cette évasion est une "première", a commenté sur franceinfo Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires. "Il y avait déjà eu une évasion dans un carton et dans un camion", mais pas dans le sac d'un détenu. Le représentant évoque un "constat d'échec", symbole de la surpopulation carcérale dans les maisons d'arrêt et des sous-effectifs du personnel pénitentiaire. "Il y a 1 200 détenus pour 690 places et surtout un surveillant par étage. Un étage, c'est une centaine de détenus."

Sébastien Cauwel a déclaré sur BFMTV que le taux d'occupation était d'environ 170% à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, "ce qui rend les conditions de travail de nos agents plus compliquées". Mais dans ce cas précis, il évoque plutôt "une accumulation d'erreurs matérielles, éventuellement de fautes, que l'enquête mettra éventuellement en lumière". A ce stade, conclut-il, "les défaillances sont plus des défaillances humaines que des défaillances liées à la surpopulation carcérale". L'administration pénitentiaire avait déjà fait savoir qu'elle prendrait, le cas échéant, "toutes les mesures disciplinaires qui s'imposent".

Ce détenu de 20 ans "exécutait plusieurs peines de prison et faisait par ailleurs l'objet d'un mandat de dépôt dans le cadre d'une information judiciaire liée à la criminalité organisée", avait expliqué samedi le parquet de Lyon, dans un communiqué. Une enquête a été ouverte pour "évasion en bande organisée et association de malfaiteurs", et confiée à la DCOS (ex-police judiciaire) du département.

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