Un ex-policier de la brigade des mineurs de Marseille jugé pour le viol d'enfants aux Philippines et la détention de 3 000 images pédopornographiques

Cet homme était aussi devenu président de la branche française d'une institution pour la protection des enfants des rues à Manille avant son arrestation en 2021.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Une enquête avait été ouverte après la découverte de messages tendancieux envoyés par ce policier à un jeune garçon de 17 ans victime de viol. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)
Une enquête avait été ouverte après la découverte de messages tendancieux envoyés par ce policier à un jeune garçon de 17 ans victime de viol. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Un ancien policier de la brigade de protection des mineurs de Marseille sera jugé, du lundi 1er au jeudi 4 septembre, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour des viols et agressions sexuelles sur deux enfants des rues de Manille, aux Philippines, ainsi que pour la détention de quelque 3 000 images et vidéos pédopornographiques.

L'affaire avait débuté à Marseille, lorsque la directrice d'un foyer a signalé qu'un jeune homme de 17 ans, victime de viols, recevait à des heures tardives des messages tendancieux du policier chargé de l'affaire.

Une enquête ouverte par le parquet de Marseille avait permis, en juin 2021, la perquisition du domicile du policier, où quelques milliers d'images pédopornographiques ont été saisies et des traces informatiques retrouvées sur des recherches ciblant les jeunes garçons, y compris sur le darknet.

"Un schéma machiavélique"

Ces découvertes avaient fait naître des soupçons de tourisme sexuel au sujet de cet homme qui se rendait chaque année aux Philippines, et était devenu président de la branche française d'une institution œuvrant à la protection et l'insertion des enfants des rues à Manille. Les enquêteurs ont pu retrouver la trace des deux victimes, deux frères orphelins de 11 et 14 ans qui dormaient sur un trottoir de la capitale des Philippines, et que l'ex-policier est soupçonné d'avoir agressés sexuellement et violés. Le procès devrait s'ouvrir sans ces deux victimes.

Cinq associations de défense de l'enfance se sont constituées parties civiles. "Nous sommes face à un schéma machiavélique, un mode opératoire assez inédit dans le fait de s'ériger en ambassadeur de la protection de l'enfance et, sous cette casquette, de remplir des missions policières et humanitaires", estime Céline Astolfe, avocate de la Fondation pour l'enfance. Pour elle, ce procès doit être "l'occasion de redire l'importance de la prévention et de la formation de tous les acteurs au contact des mineurs".

Contactée par l'AFP, l'avocate de l'accusé, aujourd'hui âgé de 46 ans et en détention provisoire depuis quatre ans, n'a pas souhaité s'exprimer avant l'ouverture des débats.

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