Têtes de cochons devant les mosquées : "Il est temps d'aborder systématiquement l'hypothèse d'une ingérence étrangère", selon un chercheur de l'École militaire

Il s'agit d'une "opération coordonnée, menée la nuit, dans des périodes de tensions, avec l'utilisation de symboles provocateurs", détaille Maxime Audinet.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une voiture de police. Image d'illustration. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS via AFP)
Une voiture de police. Image d'illustration. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS via AFP)

"Il est temps qu'on s'habitue à ce type d'opération qui va se multiplier" et d'"aborder systématiquement l'hypothèse d'une ingérence étrangère", déclare Maxime Audinet, chercheur à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), jeudi 11 septembre, sur franceinfo, à propos des neuf têtes de cochons déposées devant des mosquées de région parisienne dans la nuit de lundi à mardi. Il appelle aussi à "éviter des phénomènes de sur réaction et de panique morale".

Ce n'est pas la première opération soupçonnée d'ingérence étrangère. "Ce qu'on observe très clairement, c'est qu'on est face au même procédé habituel", commente le chercheur, faisant référence à de précédentes affaires attribuées à de possibles ingérences étrangères, dont les tags d'étoiles de David dans Paris à l'automne 2023, dossier dans lequel deux Moldaves ont été interpellés.

"Fracturer la société française, jeter de l'huile sur le feu"

Là encore, il s'agit d'une "opération coordonnée, menée la nuit, dans des périodes de tensions, avec l'utilisation de symboles provocateurs" et le recours à des "agents jetables, en Serbie", commandités pour cette opération. Il y a surtout un même objectif, explique Maxime Audinet : "Fracturer la société française, jeter de l'huile sur le feu" et "mettre du sel sur des plaies qui sont à vif dans notre société".

Le chercheur appelle à la prudence face à ce genre d'évènement et regrette "qu'encore toute une partie de la classe politique se soit indignée de manière extrêmement bruyante alors qu'on ne savait pas qui étaient les commanditaires".

Les têtes de cochon déposées devant des mosquées en région parisienne l’ont été "par des personnes de nationalité étrangère qui ont aussitôt quitté le territoire", a indiqué mercredi le parquet de Paris à franceinfo, en évoquant "une volonté manifeste de provoquer le trouble au sein de la nation". C'est un agriculteur normand qui a signalé aux enquêteurs que deux personnes étaient venues lui acheter une dizaine de têtes de cochon. Selon lui, la plaque d’immatriculation de leur véhicule était serbe.

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