Libération prochaine de Georges Abdallah : C'est "une victoire contre les États-Unis qui persistaient à dire qu'il devait mourir en prison", salue son avocat

L'ex-militant libanais propalestinien va pouvoir retourner dans son pays après avoir été détenu pendant plus de 40 ans en France.

Article rédigé par franceinfo
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Georges Ibrahim Abdallah lors de son procès, le 3 juillet 1986, à Paris. (MICHEL VAURIS-GRAVOS / JEAN-MARC COLLIGNON / AFP)
Georges Ibrahim Abdallah lors de son procès, le 3 juillet 1986, à Paris. (MICHEL VAURIS-GRAVOS / JEAN-MARC COLLIGNON / AFP)

"C'est une grande émotion et une joie" de voir Georges Abdallah pouvoir retourner dans son pays, le Liban, après avoir été détenu pendant plus de 40 ans en France, a salué son avocat Jean-Louis Chalanset, sur franceinfo, jeudi 17 juillet. C'est "aussi un soulagement immense et une victoire contre les États-Unis qui persistaient encore à dire à la cour d'appel de Paris il y a quinze jours qu'il ne fallait surtout pas qu'il sorte et qu'il devait mourir en prison", a ajouté l'avocat. 

Condamné en 1987 pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien et considéré comme l'un des plus anciens détenus du pays, Georges Ibrahim Abdallah, dont la cour d'appel de Paris a ordonné la libération ce jeudi, est un ex-militant libanais propalestinien, condamné à la perpétuité en 1987 pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates israélien et américain à Paris. Sa libération et son expulsion vers le Liban est prévue pour le 25 juillet. 

"Il aurait dû être libéré il y a déjà douze ans"

"C'est une victoire juridique puisque le procureur général s'est toujours allié aux États-Unis contre la libération d'Abdallah et que la cour d'appel de Paris n'a pas suivi toutes les arguties juridiques soutenues par le parquet pour empêcher cette libération symbolique", dans ce dossier "hors norme", affirme Jean-Louis Chalanset. "Il avait été condamné avec des éléments qui étaient faux et un mensonge d'État parfaitement reconnu et ce n'est que justice qu'il soit enfin libéré"

"Il aurait dû être libéré il y a déjà douze ans", a rappelé son avocat. Mais depuis 1999, année où il est devenu libérable, toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées, sauf une, en 2013, mais sous réserve qu'il soit expulsé.

"Il sera effectivement libéré le 25 juillet"

Le ministre de l'Intérieur d'alors, Manuel Valls, refuse. "Quel que soit le président de la République, depuis Jacques Chirac jusqu'à Emmanuel Macron, j'ai toujours demandé des arrêtés d'expulsion et on a toujours refusé d'en faire alors que la France dit que 'tout terroriste doit être expulsé du territoire', sauf Abdallah qui devait mourir en prison", a dénoncé le conseil de l'ex-militant libanais propalestinien.

"Aujourd'hui ce qui a changé, ce sont les juges qui ont estimé qu'après plus de 40 ans de détention pour un homme de 74 ans, il n'y avait évidemment aucun risque de récidive de quoi que ce soit en France et qu'il pouvait, en tant que militant communiste, soutien des Palestiniens et du peuple libanais, recouvrer la liberté dans son pays."

Jean-Louis Chalanset

à franceinfo

Georges Ibrahim Abdallah "aura des doutes" sur sa libération jusqu'à ce qu'il soit "dans l'avion pour Beyrouth", avance son avocat qui n'a pas pu encore le contacter depuis que la cour d'appel de Paris a autorisé sa libération conditionnelle. Le parquet général peut faire un pourvoi en cassation, mais il ne serait pas suspensif et n'empêcherait donc pas Georges Abdallah de rentrer au Liban. "Il sera effectivement libéré le 25 juillet", assure Jean-Louis Chalanset. 

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