Chantage à la sextape : le maire de Saint-Étienne sur le banc des accusés

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Article rédigé par France 2 - J. Wild, D. Sébastien, E. Prigent, C. Guttin, B. Parayre, T. Simonet, A. Da Silva. Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Le procès du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, et de ses proches se tient cette semaine. Ils sont accusés d'avoir utilisé une vidéo intime d'un rival politique pour le museler et le faire chanter. Ils risquent jusqu'à dix ans de prison et une peine d'inéligibilité.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Arrivée très attendue au tribunal de Lyon (Rhône), mardi 23 septembre : celle de Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne (Loire) poursuivi pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Il est accusé d'avoir commandité une sextape pour faire pression sur un rival politique. Entendu dans la soirée, il clame à nouveau son innocence : "Cette vidéo, je ne l'ai jamais vue avant qu'elle soit rendue publique. Je n'ai jamais pratiqué de méthode hors la loi pour faire de la politique."

L'homme visé à l'époque par le chantage est son premier adjoint, Gilles Artigues. Début 2015, dans un hôtel à Paris, il est filmé à son insu en compagnie d'un prostitué. Parmi ceux qui ont tendu le piège, Gilles Rossary-Lenglet. Il s'accuse d'être l'un des instigateurs du complot et incrimine Gaël Perdriau. "C'est lui qui m'a passé commande, voilà. Attendez, je ne vais pas répéter toujours la même chose. Il m'a passé commande pour tenir Monsieur Gilles Artigues", martèle ce dernier. Gilles Rossary-Lenglet assure avoir touché 40 000 euros, piochés dans les fonds municipaux.

L'avocat du maire dément

L'avocat du maire, Me Jean-Félix Luciani, dément : "Venir dire qu'il y a des infractions pénales de détournement de fonds publics le concernant ou d'une infraction de chantage, cela lui paraît en tout cas faux. Et cela nous apparaît, sur le plan pénal, aujourd'hui, à démontrer."

Quant à la victime, Gilles Artigues, France Télévisions l'avait rencontré il y a deux ans. Il confiait des années passées sous la menace, à redouter la diffusion de la vidéo. "Ces réunions où vraiment je suis à chaque fois torturé, où on me rappelle quand même cette histoire. Dès que j'avais un avis un peu divergent, on me disait : 'Mais bon, il y a ces images, je te rappelle... C'est très ennuyeux.' Moi, j'avais baissé la tête, mais je savais qu'il y avait cette menace", racontait-il.

Gaël Perdriau encourt dix ans de prison et une peine d'inéligibilité. Selon son avocat, il n'exclut pas de briguer un nouveau mandat aux municipales de 2026.

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